NAIROBI (Reuters) - Six pays de l'Afrique des Grands Lacs, qui forme l'une des régions les plus volatiles au monde, ont signé vendredi à Nairobi un pacte de paix et de développement.
Les récentes élections "historiques" au Congo démocratique, l'élection d'un gouvernement de paix au Burundi et la croissance économique et la reconstruction au Rwanda victime il y a 12 ans d'un génocide ont fait naître de grands espoirs dans cette région située au coeur du continent.
"La signature, aujourd'hui, (de ce pacte) couronne des négociations ardues visant à offrir à nos peuples des perspectives meilleures quant à la promotion de la démocratie, la bonne gouvernance et une prospérité partagée", a déclaré le président de l'ex-Congo belge Joseph Kabila devant ses homologues du Kenya, du Burundi, de l'Ouganda et de la Zambie.
Le Rwanda était représenté par son Premier ministre.
Malgré ces avancées démocratiques, les dirigeants rassemblés dans la capitale du Kenya ont prévenu qu'il restait encore beaucoup à faire pour consolider la paix et la stabilité dans la région, en proie à des conflits, à la pauvreté et aux tensions ethniques depuis 1994.
Les chefs d'Etat ou de gouvernement ont également apposé leurs signatures à une longue liste de programmes portant sur la gouvernance, l'humanitaire et l'économie, ainsi qu'à un protocole de défense mutuelle et de non-agression réaffimant leur "stricte obligation" à ne pas laisser leurs territoires servir de tremplin pour des attaques rebelles
Le document signé vendredi comporte un plan d'action pour la sécurité d'un montant de 225 millions de dollars visant à désarmer plusieurs groupes rebelles, pour la part opérant dans la jungle de l'est de la RDC, ainsi que des guerriers nomades opérant aux confins du Soudan, du Kenya et de l'Ouganda.
"Une mention spéciale est accordée à la question épineuse des groupes armés, de manière à mieux coordonner nos efforts et à consolider notre confiance réciproque pour régler ce problème une fois pour toutes", a expliqué Kabila.
Les projets mentionnés seront financés par un fonds géré par la Banque africaine de développement (Bad), qui sera abondé par des contributions obligatoires des Etats membres et des contributions volontaires de donateurs. Vendredi, deux pays (la Tanzanie et la RDC) ont promis de verser un million de dollars chacun.