Dakar, Sénégal , 04/02 - Trois sites en Afrique du Sud, à savoir Soweto, Le Cap et Medunsa ont récemment commencé un essai clinique évaluant l`innocuité et l`immunogénicité du tgAACO9, un vaccin à base d`adénovirus recombinant (AAV) contenant des antigènes du sous-type C du VIH.
L`essai mené en Afrique du Sud est un projet de collaboration mixte entre Targeted Genetics et IAVI et représente un progrès considérable dans ce pays, où 25 millions de personnes sont actuellement infectées, indique un communiqué de presse transmis jeudi à la PANA à Dakar.
Cet essai à double insu, contôlé par placebo, va tester deux injections de ce vaccin candidat en trois doses différentes et avec deux intervalles entre l`administration des doses.
L`Afrique du Sud est actuellement l`épicentre de l`infection au VIH/Sida en comptant le plus grand nombre parmi les 40 millions de personnes infectées par le virus du Sida dans le monde.
"C`est le premier essai pour ce pays de la Phase II du vaccin contre le Sida et les experts cliniques vont engager et suivre 78 volontaires sur une période de 18 mois", indique le communiqué.
Les données d`innocuité préliminaires sur ce vaccin administré aux volontaires à faible dose ont été établies dans le cadre de la phase I de l`essai mené en Belgique, en Allemagne et en Inde, explique le communiqué de l`International Aids Vaccine Initiative (IAVI) basé à New York.
Ce vaccin candidat a été mis au point par Philip Johnson de l`Institut de recherche sur les enfants de Colombus en Ohio et de l`Hôpital pour enfants de Philapdelphie et développé et fabriqué par Targeted Genetics Corporation à Seattle.
D`autres essais de cette phase II vont être menés en Zambie et en Ouganda, après avoir reçu l`approbation réglementaire finale dans ces pays.
L`Afrique du Sud abrite aussi désormais un autre essai important sur la prévention du VIH impliquant le candidat microbicide PRO 2000, un gel vaginal composé de polymère synthétique qui se lie au VIH et agit comme un inhibiteur de fusion, empêchant ainsi le virus d`infecter les cellules cibles.
La phase III de cet essai contrôlé par placebo va porter sur plus de 10.000 femmes volontaires en Afrique du Sud, en Ouganda, en Tanzanie et en Zambize, ce qui représente le plus important essai effectué sur un microbicide à ce jour.
Cet essai a commencé à recruter des volontaires récemment à Johannesburg et est coordonné par le Conseil britannique de la recherche médicale.
Par ailleurs, une phase I de l`essai du vaccin contre le Sida pour tester l`innocuité et l`immunogénécité d`un vaccin "prime boost" a commencé récemment à enrôler des volontaires sur un site de Kigali, au Rwanda.
Le Vaccine Research Center (VRC) de l`Institut national américain de santé (NIH) a développé ces candidats vaccins, un vaccin plasmide d`ADN et un vaccin adénoviral.
"Il s`agit du premier essai d`un vaccin effectué au Rwanda et mené par le NIH, l`IAVI et le Projet San Francisco, un organisme de recherche qui travaille à Kigali depuis près de 20 ans", souligne le communiqué.
Les volontaires de cet essai contrôlé par placebo, à double insu (IAVI VOO1) recevront au hasard une injection du candidat de sérotype adénovirus à variante multiple (Ad5) ou une dose du candidat vaccin DNA/Ad5.
Le vaccin DNA comprend une souche de sous-type B du virus, la première variante virale trouvée en Europe et en Amérique du Nord, et des gènes du VIH de sous-types B, A et C, que l`on retrouve généralement en Afrique et dans certains pays d`Asie.
Cette phase I de l`essai va aussi bientôt commencer à enrôler des volontaires au Kenya et la stratégie "prime boost" sera testée avec le HVTN 204, un essai de phase II actuellement en cours en Amérique du Nord et du Sud, en Haïti, en Jamaïque, au Botswana et en Afrique du Sud.
L`IAVI a expliqué que les candidats vaccins DNA/Ad5 seront aussi testés dans le cadre d`autres phases I et II qui devraient bientôt commencer sur d`autres sites en Ouganda, au Kenya et en Tanzanie en partenariat avec le Programme de recherche militaire américain sur le VIH.