Programme de Châlette:
Il y a treize ans, l’Etat Rwandais décidait d’exterminer une partie de son peuple. En trois mois seulement, d’avril à juillet 1994, plus d’un million de personnes furent massacrées. Leur crime : être né tutsi ou avoir exprimé leur opposition au projet génocidaire.
Pour accomplir cette tâche, les cadres de l’état, les forces armées et la police, les services administratifs et la population organisée en milice furent mobilisés par une propagande de haine relayée par les moyens de communication modernes, notamment la célèbre radio RTLM (Radio Télévision des Mille Collines).
Tout ceci s’est passé dans l’indifférence totale de la communauté internationale et malgré la présence des Nations Unies et des armées étrangères qui se contentèrent alors de n’évacuer que leurs ressortissants en abandonnant les victimes à une mort certaine.
Aujourd’hui, les survivants confrontés à des blessures physiques et morales mal ou jamais soignées, à l’insécurité, à la pauvreté et à l’indifférence, ont le sentiment de vivre une nuit qui n’en finit pas.
Le thème de cette 13ème commémoration au Rwanda était "
Gardons la mémoire du génocide en soutenant les rescapés et en assurant l'application de la justice »
En France, le colloque européen du 30 mars stigmatisait la
problématique du rescapé, ses recommandations finales étaient axées sur l’appui renforcé à ceux-ci : être présent quotidiennement, avec eux, tant sur le plan soutien moral et psychologique que sur le plan matériel. Ainsi en France, en Suisse, en Belgique, en Hollande, au Canada des associations Ibuka (Souviens Toi) ou Humura ont marqué ce devoir de mémoire.
Dans cette lignée, Ibuka France a décidé que la journée de réflexion du 30 juin à Châlette sera centrée sur la condition du rescapé, tant sur le point de vue vie quotidienne que reconnaissance et besoin de justice et qu’elle marquera officiellement la fin de la période des activités de Commémoration 2007 en France, étendue sur les 100 jours du génocide.
Notre réflexion reviendra sans cesse et sans répit sur les génocides vécus par d’autres peuples dans le passé. Nous pensons aux héréros, aux arméniens, aux juifs et tziganes, aux cambodgiens, sans oublier d’autres communautés exterminées et se passe en ce moment au Darfour, au Soudan, malgré la présence des Nations Unies.
NOTRE DEVOIR EST DE NE JAMAIS OUBLIER QUE CELA FUT SE SOUVENIR, COMPRENDRE et SOUTENIR
13h45 Début de la journée de réflexionMme Espérance Patureau, Présidente Section Locale d’Ibuka France du Montargois: Mot de présentation.
Mot d’accueil de
Mr Franck Demaumont, Conseiller Général Maire de la Ville de Châlette
Mr Marcel Kabanda, Président d’Ibuka France. Historien d'origine rwandaise, coauteur du livre " Les Médias du génocide ", expert auprès du Tribunal Pénal International pour le Rwanda : la question du rôle des médias dans le génocide des Tutsis.
Témoignage de
Mme Gaëlle Umugiraneza, membre d’Ibuka, Rescapée du génocide: une victime de "crimes qu'on ne peut pardonner"
Mr Déogratias Mazina, chercheur rwandais à la Faculté de Médecine de Liège (Belgique) et poète : Conséquences du génocide des Tutsis et la solidarité avec les rescapés.
Mme Aline Paquerot, étudiante-infirmière à Châlette sur Loing, membre d’Ibuka : Le quotidien des rescapés 13 ans après le génocide: séjour au Rwanda – été 2006.
Mme Laure de Vulpian, journaliste, spécialiste des questions judiciaires à France Culture,
auteur de « Rwanda : un génocide oublié – un procès pour mémoire »:
attentes des rescapés en matière de justice; rescapés du Rwanda au travers du processus gacaca et des espoirs individuels, en comparaison avec les attentes des survivants du régime Khmers rouges du Cambodge.
Mlle Rafaëlle Maison, professeur de droit public, responsable du mastere 1 de droit international et européen, auteur de « la responsabilité individuelle pour crime d’Etat en droit international public », membre de la Commission d’Enquête Citoyenne sur la France au Rwanda :
Les procédures pénales suscitées par l'opération Turquoise. Quelques éclaircissements sur la notion de génocide et de complicité de génocideDébats
Cérémonie de Souvenir et litanies (
Mme Espérance Brossard)
Mot de clôture du Président d’Ibuka France