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 Indemnisation des rescapés

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ibukafrance
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Indemnisation des rescapés Empty
MessageSujet: Indemnisation des rescapés   Indemnisation des rescapés Icon_minitimeJeu 13 Avr - 8:08

KIGALI, 12 avr (IPS) - Douze ans après le génocide de 1994, la situation est de plus en plus compliquée pour les rescapés, les pouvoirs publics se montrant incapables de dédommager des milliers de survivants qui continuent pourtant de demander que justice leur soit rendue.



L'indemnisation des rescapés du génocide continue de raviver une controverse parmi les citoyens rwandais.

C'est début octobre 1994, trois mois après le drame, que le Conseil de sécurité des Nations Unies reconnaissait le génocide rwandais. La tragédie était considérée depuis cette date comme un acte prémédité et commis contre les Tutsis et des Hutus modérés.

Selon un rapport des experts de l'ONU ayant abouti à cette conclusion, il y avait suffisamment des indices accablants pour prouver que des actes de génocide contre l'ethnie tutsie au Rwanda ont été perpétrés de manière concertée, planifiée, systématique et méthodique par le pouvoir de l'époque.

Depuis janvier 1995, les premiers procès des auteurs présumés coupables du génocide ont démarré devant des tribunaux rwandais, suivis d'une vingtaine de condamnés à mort, exécutés en 1997. Mais jusqu'ici, aucun des survivants n'a reçu de réparations, regrette François Ngarambe, président de "Ibuka" (Souviens-toi, en langue nationale Kinyarwanda), une des principales organisations non gouvernementales (ONG) des rescapés du génocide.

La mobilisation des frais de scolarisation pour des orphelins, la mise à disposition d'une assistance médicale et de logements en faveur d'un grand nombre de survivants démunis, sont des promesses devenues sans lendemain, et qui constituent un casse-tête auquel est confronté le régime en place à Kigali, la capitale rwandaise.

"Le gouvernement rwandais n'est pas en mesure aujourd'hui de promettre ce qu'il ne sera pas capable de réaliser faute de moyens", a expliqué à IPS, Edda Mukabagwiza, ministre rwandaise de la Justice et des Relations institutionnelles.

Mukabagwiza estime que le simple inventaire des victimes et les dommages subis en termes de vies humaines, de dégâts physiques et psychologiques ainsi que de biens détruits, est une entreprise gigantesque que le gouvernement rwandais ne pourrait assurer seul.

Dans le contexte du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) basé à Arusha, en Tanzanie, l'article 106 relatif à l'indemnisation reste toujours imprécis, notamment du fait qu'elle ne devrait pas être laissée à la seule charge du tribunal.

"Cette tendance pourrait nuire considérablement au bon fonctionnement du tribunal", a expliqué aux journalistes, Mandiaye Niang, conseiller spécial au greffier du TPIR.

Mandiaye a ajouté que le Conseil de sécurité de l'ONU avait songé à créer un fonds spécial par lequel les victimes pourront être indemnisées sur la base de demandes introduites à titre individuel ou collectif.

"Le TPIR pourra éventuellement être doté d'une nouvelle compétence limitée en la matière, consistant à ordonner l'indemnisation des victimes qui comparaissent devant lui en qualité de témoins", a-t-il précisé.

Par exemple, dans le cadre de son soutien aux rescapés sur le terrain, le TPIR avait lancé, en septembre 2000, un programme d'aide aux témoins. Le premier volet de cette assistance comprenait notamment des conseils juridiques, des conseils psychologiques et de rééducation physique.

La deuxième partie de cette assistance est constituée d'une aide financière destinée au programme de réinstallation. Selon Tim Gallimore, le porte-parole du TPIR, le tribunal a contribué actuellement pour 15 pour cent du financement (soit 52.000 dollars) en vue de la construction initiale de 23 maisons du "Village de la paix" à Kamonyi, un district du centre du Rwanda.

"Cette polémique est évidemment liée au problème du statut même du tribunal et aux objectifs de justice, de réconciliation et de paix auxquels il est censé contribuer", explique Gallimore à IPS.

Lasses d'être le dindon de la farce vis-à-vis des promesses d'indemnisation venant des politiciens, certaines associations de rescapés se sont lancées dans des activités génératrices de revenus. Par exemple, l'Association des veuves du génocide d'avril 1994 (AVEGA) avait initié, début 2005, un projet de confection de petits paniers utilisés dans la décoration et exportés plus spécialement sur le marché américain.

Ce projet dénommé "Panier de la paix" a été appuyé par la coopération canadienne. Il compte actuellement quelque 200 membres dont notamment des veuves du génocide et d'autres femmes dont les maris sont incarcérés pour génocide, explique à IPS, Bellancille Umukobwa, présidente de l'AVEGA.

Joséphine Nyirantwali est une rescapée du génocide, qui apprécie l'impact de ce projet dans l'amélioration de son standing de vie dans la société. Au début, elle dépendait entièrement des aides (60 dollars par mois) qui lui étaient offertes par le Fonds d'assistance aux rescapés du génocide (FARG) créé par le gouvernement, en 1998.

Mais aujourd'hui, grâce au projet initié par l'AVEGA, Nyirantwali subvient à ses besoins de base sans recourir aux donateurs bénévoles. "C'est la douloureuse expérience du passé qui m'a donné du courage à me solidariser avec mes autres collègues", dit-elle.

Ce point de vue est partagé par Donatille Mukagakwaya, une femme hutue dont le mari présumé auteur du génocide est en prison. "Nous ne sommes pas responsables de ce qui s'est passé au Rwanda. Nos maris sont en détention et nous ne pouvons pas deviner ce qui va se passer demain. Nous avons donc besoin de nous solidariser pour subvenir aux besoins de nos familles", affirme Mukagakwaya.

Mais, il est encore difficile de connaître actuellement le nombre précis des orphelins et veuves du génocide, puisque les pouvoirs publics souhaitent que toutes ces catégories soient prises sur la même échelle que d'autres groupes sociaux démunis et marginalisés.

Entre autres missions principales confiées au FARG, figure notamment celle relative à l'amélioration de l'accès aux soins de santé, des aides au logement, des allocations diverses ainsi que les frais scolaires pour des enfants de rescapés.

Pour leur part, les victimes se disent fatiguées d'accepter des promesses. "Nous en avons marre de continuer à entendre des promesses impossibles faites par ces politiciens peu soucieux de notre souffrance", déclare, anxieuse, Marie Claire Murorunkwere, une Tutsie veuve du génocide, originaire de Ngoma, un district de l'est du pays.

"Ce refus d'indemniser les rescapés constitue une autre manière d'humilier les victimes et d'encourager les auteurs du génocide", commente, pour sa part, Jean Glaubert Burasa, directeur de publication de 'Rushyashya', un bimensuel paraissant à Kigali.

"Comment réussir à indemniser des victimes dans un pays où le crime de génocide est toujours pris pour un phénomène banal", s'interroge Burasa, affirmant que le gouvernement actuel nomme plus aux postes de responsabilité des personnes présumées coupables de génocide. (FIN/2006)
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