La Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (ICGLR) a dénoncé récemment l'arrestation, en Allemagne, d'une officielle rwandaise de haut rang, Mme Rose Kabuye, chef du Protocole du président Paul Kagamé, pour sa participation présumée au génocide de 1994.
Mme Kabuye fait partie des officiels rwandais figurant sur la liste des personnalités recherchées par le juge français, Jean-Louis Bruguière, depuis novembre 2006, pour leur implication présumée dans les actions qui ont été les éléments déclencheurs du génocide de 1994 au Rwanda.
"L'arrestation de Mme Kabuye est une atteinte flagrante aux principes de la juridiction universelle", a dénoncé l'ICGLR, dans un communiqué rendu public par son secrétariat à Bujumbura, la capitale du Burundi.
Mme Kabuye a été arrêtée le 9 novembre 2008 par les autorités allemandes et le gouvernement du président Paul Kagamé à Kigali a réagi en expulsant l'ambassadeur d'Allemagne et en rompant ses liens avec ce pays européen.
"Cette arrestation constitue un mauvais précédent qui pourrait permettre à n'importe quel juge de prendre à titre individuel des actions inappropriées contre un citoyen d'un Etat souverain, un scénario qui pourrait se traduire par des querelles sans fin et alimenter les conflits", avertit le communiqué.
"En outre, cette décision aurait un impact négatif sur les relations entre les pays africains et l'Union européenne. A cet égard, nous demandons à l'Union européenne de revoir sa position jusqu'à ce que la commission mixte Union africaine-Union européenne sur la question de la juridiction universelle propose une solution globale mutuellement acceptable", suggère l'ICGLR.
L'ICGLR a exprimé son soutien au peuple et au gouvernement du Rwanda dans leurs efforts pour faire en sorte que les principes de la juridiction universelle soient respectés et que justice soit faite de façon juste et équilibrée.
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