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| Puisqu'il existe..... | |
| | Auteur | Message |
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BernardPat Membre confirmé
Nombre de messages : 603 Localisation : Ibuka France Date d'inscription : 28/04/2005
| Sujet: Puisqu'il existe..... Mar 29 Nov - 9:33 | |
| ......un livre, qui fait le tour des médias.... autant ne pas faire comme s'il n'existait pas.... voici comment l'auteur (Pierre Péan) de "Noires fureurs, blancs menteurs" annonce le contexte de "l'analyse" dans Libération (29/11/2005):
"Partant de l'attentat, je propose une nouvelle grille de lecture de la tragédie rwandaise. Je ne mets pas en cause le génocide, mais je replace cette histoire-là dans une histoire qui commence en octobre 1990. "
A partir ce cette interview... tout est dit...... concernant "l'oubli" de la pré-histoire (celle d'avant 90), seulement contrairement à la vraie époque préhistorique, quand l'écriture n'existait pas....... écriture il y avait, et les écrits d'avant 1990 subsistent...... , l'histoire menant aux massacres de 1994 est claire et inéluctable..... pourquoi occulter ces périodes?.........
Plus d'un million de gens ont été massacrés en 100 jours..... Je vous invite à lire et relire tous les écrits d'avant 90, ainsi qu'entre 90 et 94 d'ailleurs...... notamment ceux faits "en direct".....
A partir de cette interview.... tout est dit...... le génocide n'est pas remis en cause....... il est tout simplement "justifié"........ par l'auteur...... brrrrr j'ai froid tout à coup......
Mais à propos une question..... pourquoi en 1990 (et donc.... avant) y avait il des rwandais hors du Rwanda.....? | |
| | | ibukafrance Rang: Administrateur
Nombre de messages : 3192 Localisation : Administrateur Date d'inscription : 24/04/2005
| Sujet: Re: Puisqu'il existe..... Mer 30 Nov - 19:19 | |
| Morceaux choisis de diverses interviews de Pierre Péan:
L'Express: Vous traitez de façon minimaliste les Interahamwe, ces miliciens hutu qui ont fourni le gros de la troupe des massacreurs. Pourquoi? PP: Je les inscris dans le phénomène plus général des milices dont se dotent tous les partis. Je relativise leur spécificité. Là encore, il s'agit d'une remise en perspective.
L'Express: Vos témoignages sont pour le moins sélectifs. PP: Ils le sont par définition, puisque je les sélectionne. Voilà onze ans que règne la vérité dominante. il est normal d'éclairer l'autre face de la pièce. Jamais, dans aucun écrit, je n'ai prétendu à l'objectivité. Mieux, je revendique ma subjectivité.
L'Express: Vous évoquez de «prétendus escadrons de la mort». Pourquoi «prétendus»? PP: J'affirme ceci: il n'y a pas eu d'escadrons de la mort tels que décrits par le témoin Janvier Afrika, souvent cité par les adeptes de la vérité officielle. En clair, il s'agit de phalanges de tueurs téléguidés par la présidence à la faveur de réunions tenues dans une synagogue de Kigali en présence d'Agathe, l'épouse d'Habyarimana.
L'Express: Comment pouvez-vous nier que le génocide était planifié? PP: Il y avait des deux côtés des listes d'ennemis à liquider. Je n'appelle pas cela une planification.
A un moment ou à un autre, chaqcun se trahit et fait une bourde... Péan n'y échappe pas, la voici:
L'Express: Vous décrivez une «étrange mission» accomplie par des soldats belges à la veille de l'attentat du 6 avril 1994. Pensez-vous qu'ils sont impliqués dans ses préparatifs? PP: Bizarrement, personne n'est allé au bout de cette histoire. Pas même la commission d'enquête du Sénat belge. Pourquoi? Mystère. On sait que tous les cadres du FPR étaient informés de la date de l'attentat; on sait aussi qu'à cette époque le contingent belge convoyait certains d'entre eux dans ses véhicules. S'il y a suspicion, elle naît du traitement réservé à ces informations.
Or chacun sait que le retour des deux présidents fut inopiné........ !!!!!!!!! tiens tiens..... | |
| | | BernardPat Membre confirmé
Nombre de messages : 603 Localisation : Ibuka France Date d'inscription : 28/04/2005
| Sujet: Avis de la Libre Belgique Jeu 1 Déc - 11:12 | |
| Génocide: contre-offensive française Marie-France Cros
Mis en ligne le 01/12/2005 - - - - - - - - - - -
Pierre Péan publie un livre pour défendre le rôle joué par la France au Rwanda avant et pendant le génocide. Kigali accuse Paris d'y avoir participé «directement».
Au printemps 2005, le journaliste français controversé Pierre Péan nous avait téléphoné pour connaître les circonstances dans lesquelles «La Libre Belgique» avait obtenu, en juin 1991, la première interview de Paul Kagame, aujourd'hui président du Rwanda et alors chef de la rébellion, essentiellement tutsie, du Front patriotique rwandais (FPR). Notre confrère allait, en effet, nous expliqua-t-il, «commencer une enquête pour montrer que la France n'avait pas été complice du génocide» comme elle en est accusée par le Rwanda et par diverses publications et ONG.
Une enquête dont on connaît les conclusions avant même de l'avoir menée, cela s'appelle de la propagande. Et c'est bien de ce registre que relève le dernier livre de Pierre Péan (1), ultime avatar d'une série d'ouvrages publiés en France depuis le 10eanniversaire du génocide, en 2004, et visant à innocenter celle-ci ou à accuser le FPR de génocide.
Il faut se rappeler que ce 10eanniversaire avait été marqué par la publication du livre du journaliste du «Figaro», Patrick de Saint-Exupéry, «L'inavouable - La France au Rwanda». «Déchiré», le journaliste y racontait comment il avait découvert, en plusieurs années, que la France avait aidé les génocidaires rwandais «avant, pendant et après» le génocide et comment une part de l'armée française, appuyée par le président Mitterrand et une section de la droite politique, avait utilisé le pays des Mille Collines comme un «laboratoire» pour «tester» sa théorie de la guerre révolutionnaire, élaborée en Indochine et «mise en oeuvre en Algérie» avant que le général de Gaulle y mette «un coup d'arrêt». «La doctrine ne cessera pourtant d'être repensée et perfectionnée» au sein de l'armée française et, appliquée au Rwanda, permit «de transformer une intention de génocide en acte de génocide», accusait Saint-Exupéry.
La parution de ce livre entraîna la mise sur pied d'une «Commission d'enquête citoyenne» et le dépôt, devant le Tribunal aux armées, de six plaintes visant des militaires français.
Le prestige personnel de l'auteur de ce livre, détenteur des prix de journalisme «Albert Londres» et «Bayeux des correspondants de guerre», le nom glorieux de notre confrère, neveu d'Antoine de Saint-Exupéry -mort aux commandes de son avion durant la Seconde Guerre mondiale et auteur du «Petit prince»- ajoutaient à la rage de ceux qui approuvent la politique française au Rwanda. Il fallait donc déclencher la grosse artillerie pour répliquer.
C'est ce que fait Pierre Péan. Celui-ci écarte l'ouvrage qui gêne d'un «inutile de feuilleter les 288 pages du livre: elles reprennent grosso modo tous les poncifs» des «pro-FPR» (NdlR: ce qui est inexact: la thèse de Saint-Exupéry est originale), pour s'appesantir exclusivement sur une date qu'il conteste et qui est l'un des enjeux des plaintes déposées devant le Tribunal aux armées.
Dans ce long ouvrage, parfois confus, Pierre Péan défend la thèse des extrémistes hutus. Voyons plutôt.
1. «Les Tutsis sont menteurs». «Le Rwanda est aussi le pays des mille leurres, tant la culture du mensonge et de la dissimulation domine toutes les autres chez les Tutsis et, dans une moindre part, par imprégnation, chez les Hutus», écrit l'auteur. Il n'explique cependant pas pourquoi, dans ce cas, il s'appuie tant sur le témoignage d'un déserteur du FPR, Abdul Ruzibiza, qui est Tutsi, pour soutenir la thèse selon laquelle c'est le FPR qui a abattu l'avion du président hutu Habyarimana, attentat qui fut le signal de départ du génocide.
2. «C'est le FPR qui est le responsable du génocide des Tutsis». C'est le seul point sur lequel Pierre Péan diverge légèrement de la thèse des extrémistes hutus. Bravant l'abondance d'indications sur une préparation du génocide, ces derniers affirment que les massacres généralisés de Tutsis et des Hutus qui s'opposaient à cette mise à mort furent dus à une manifestation de colère «spontanée» de la population hutue après qu'on eut tué son Président.
Notre confrère français complique ce refus de culpabilité: il dit tout à la fois que «Kagame a planifié l'attentat, donc planifié aussi sa conséquence directe: le génocide des Tutsis perpétré en représailles» ; que le FPR a manipulé le gouvernement et «les nationalistes» hutus pour qu'ils commettent des massacres afin que Kagame puisse prendre le pouvoir; et enfin, en même temps, que ce dernier «a fait croire que les Hutus qu'il a fait massacrer en grand nombre étaient des Tutsis».
3. «Le FPR utilise les femmes tutsies pour manipuler tout le monde». L'accusation figurait déjà dans le «Manifeste des Bahutu», considéré comme un document préparatoire au génocide. Pierre Péan la reprend telle quelle, notamment pour expliquer des «dysfonctionnements dans le dispositif français» au Rwanda avant le génocide, en soulignant «l'infiltration de femmes tutsies auprès de nombreux Français». Qui vérifiaient l'ethnie des séductrices sur leur carte d'identité avant de succomber à leurs charmes?
4. «La Belgique est complice du FPR». Là où les extrémistes hutus se contentent de l'affirmer, notre confrère français fignole avec une décoiffante démonstration: les coupables sont les libéraux francophones de Jean Gol, assoiffés de pouvoir, eux aussi, qui appuient le FPR pour faire chuter le gouvernement «de leurs ennemis de la démocratie-chrétienne». Au bout du compte, «l'impulsion qu'il (Jean Gol) donna, reprise après sa mort, le 18 septembre 1995, par Alain Destexhe et Guy Verhofstadt, a finalement balayé les sociaux-chrétiens tant abhorrés de la (sic) CVP et a remis la famille libérale au pouvoir en 1999». Les Belges, eux, se souviennent que Jean-Luc Dehaene est tombé, en 1999, sur la crise des poulets à la dioxine.
Plus insidieux: Péan laisse entendre -sans avancer le moindre indice- que ce sont plusieurs des paras belges assassinés aux débuts du génocide par les extrémistes hutus, dont le lieutenant Lotin, qui avaient amené à Kigali les missiles qui ont abattu l'avion du président Habyarimana.
Plus généralement, on est frappé par le goût de Pierre Péan pour les attaques ad hominem, rédigées comme des fiches de renseignement, destinées à nuire à ceux qui ne défendent pas sa thèse (des «anti-France» s'emporte-t-il) et parfois basées sur des inventions -si j'en juge par les quelques lignes qui me sont consacrées.
Notre confrère semble coutumier du fait: s'il encense aujourd'hui le juge Bruguière qui, sur base du témoignage du déserteur Ruzibiza, accuse le FPR de l'attentat contre l'avion présidentiel, Péan, en 2001, dans son livre «Manipulations africaines», accusait le même magistrat -qui avait alors le tort de soutenir une autre thèse que la sienne sur les auteurs de l'attentat de 1989 contre un DC 10 d'UTA- d'utiliser des méthodes «expéditives» et décelait «un côté barbouze» chez M.Bruguière, dont les affaires se révélaient «vides ou mal ficelées».
Bref, s'il doit bien se trouver du vrai dans la littérature de M.Péan, il est enfoui dans une telle panade qu'on ne le reconnaît plus.
Oui, le FPR a commis des massacres et peut-être est-il l'auteur de l'attentat contre l'avion de Juvénal Habyarimana. Mais l'ouvrage de notre confrère français manque sa cible: il ne nous fait pas oublier que ce sont les extrémistes hutus qui ont préparé et exécuté le génocide d'un million de personnes et ne nous convainc pas que la France -dont un officier commandait l'armée hutue à partir de février 1992- n'y est pour rien.
© La Libre Belgique 2005 | |
| | | BernardPat Membre confirmé
Nombre de messages : 603 Localisation : Ibuka France Date d'inscription : 28/04/2005
| Sujet: Re: Puisqu'il existe..... Ven 2 Déc - 9:27 | |
| Avec l'autorisation de son auteur (Mr A. Gauthier), voici un extrait de l'analyse (interessante) du livre:
"....Je ne peux passer sous silence le livre que vient de commettre Pierre Péan "Noires fureurs, Blancs menteurs". Non content d'accuser Kagame d'avoir abattu l'avion d'Habyarimana et donc d'être le responsable du génocide des Tutsi (c'est sa thèse, celle du Juge Bruguières et celle de Ruzibiza), il attribue aussi au FPR des crimes bien plus nombreux que ceux commis à l'encontre des Tutsi. Mais il traite aussi les Rwandais avec un profond mépris, reprenant à son compte des propos qu'on a si souvent entendus au temps de la colonisation, et ceux de son ami Nyetera (Tutsi qui a toujours dit qu'il n'y avait pas eu de génocide au Rwanda bien que sa famille ait été exterminée): "le Tutsi est menteur, et par imprégnation, mais à un moindre degré, le Hutu". Il insulte aussi les Européens qui ont épousé des Tutsi, ainsi que leurs femmes, lorsqu'il ose écrire que certains membres des associations Tutsi hors du Rwanda "ont su garder de très belles femmes Tutsi vers des lits appropriés..." (p 44) Sans parler des calomnies qu'il profère contre un certain nombre d'entre nous, et par ricochet, contre le CPCR et d'autres associations (Survie en particulier). Je voulais simplement vous avertir pour que vous vous teniez au courant, Péan ayant déjà obtenu les antennes de grandes chaînes de radio (Europe 1 et France Inter ces deux derniers jours). Je ne sais encore quelle réponse nous ferons, les associations et lespersonnes concernées devant réfléchir et se concerter......" | |
| | | BernardPat Membre confirmé
Nombre de messages : 603 Localisation : Ibuka France Date d'inscription : 28/04/2005
| Sujet: Un pamphlet anti-Tutsis sur le génocide rwandais Ven 2 Déc - 16:15 | |
| Analyse du Monde (2/12/05):
Depuis la mise à exécution du "crime des crimes" en 1994 au Rwanda, que sait-on, finalement, du génocide ? En dehors de la réalité brutale des massacres, trop peu de chose, à en juger par les débats féroces qui continuent de faire rage sur le sens profond de la tragédie survenue au "pays des mille collines".
Alors que les livres sur le sujet abondent, l'enquête-fleuve de Pierre Péan propose de s'attaquer au "récit simpliste" du génocide, celui qui est supposé tracer à la craie la séparation entre camp du Bien et camp du Mal entre Tutsis et Hutus, les premiers collectivement, comme victimes, les seconds, collectivement, comme bourreaux.
Ce faisant, il enfonce à première vue une porte qui béait depuis près de dix ans. Hors des cercles extrémistes des deux bords, qui songerait à réfuter l'existence des Justes hutus, qui sauvèrent des Tutsis au péril de leur vie ? Qui songerait, parallèlement, à nier le fait que le Front patriotique rwandais (FPR), la rébellion tutsie qui avait attaqué, en 1990, le Rwanda dominé par un régime hutu, s'est rendu coupable de crimes graves contre les populations hutues ? Quatorze "enquêtes spéciales" menées par les enquêteurs du Tribunal pénal international pour le Rwanda, en Tanzanie, ont été enterrées en septembre 2002 à la suite de pressions de Kigali.
Seul ce dernier aspect intéresse Pierre Péan, en guise de preuve que l'existence d'une justice de vainqueurs cache un travestissement de la réalité des crimes. On cherchera en vain, dans cet ouvrage, des informations de base sur le coeur du génocide et, par exemple, sur l'enchaînement des décisions ayant mené l'armée et les responsables politiques hutus extrémistes à l'extermination des Tutsis et des Hutus modérés.
Dans un renversement d'interprétation, son auteur préfère s'employer à prouver que la responsabilité des massacres incombe au chef du FPR, Paul Kagamé, dont le mouvement, affirme-t-il, aurait tué plus de Hutus que le régime précédent n'avait tué de Tutsis. Le bilan de ces tueries se chiffrerait même en "millions", dont "seulement" "280 000 Tutsis", hypothèse contredite par toutes les estimations, qui situent ce dernier chiffre entre 500 000 et 800 000 morts. Mais le sort des Hutus et des Tutsis, de toute évidence, n'est pas la préoccupation principale de Pierre Péan.
Sa thèse, au bout du compte, n'a pour objet que d'établir que la France et François Mitterrand ne se sont pas fourvoyés au Rwanda en accompagnant trop loin, trop longtemps, le régime de leur "ami" Habyarimana puis de ses épigones, qui allaient enfanter les "génocidaires". Des documents édulcorent l'action du président Mitterrand, de son fils Jean-Christophe et de l'armée française. Parallèlement, Pierre Péan s'attaque au lobby européen des "enragés" qui ont soutenu le FPR : des activistes, notamment de l'association Survie ; des journalistes ou des chercheurs, les "blancs menteurs", dont il démonte effectivement certains amalgames, extrapolations délirantes ou mensonges éhontés.
Mais quel crédit accorder à un ouvrage qui n'hésite pas à reprendre les idées et la terminologie qui prévalaient dans le Rwanda du "racisme de bon aloi" où se préparait le génocide des Tutsis, et qui, s'appuyant sur les témoignages des "premiers Européens", décline l'ensemble des tares imputables, par essence, à tous les Tutsis, une "race" qui "compte parmi les plus menteuses sous le soleil". Il suffirait de remplacer "le Tutsi" par "le juif" pour retrouver le style des pires pamphlets antisémites des années 1930.
Ecrit manifestement dans la hâte, Noires fureurs, blancs menteurs ne peut prétendre imposer sa version des faits tant le texte multiplie les inexactitudes et les contradictions. L'une des "sources" de Pierre Péan s'est étonnée de la désinvolture de l'enquêteur, qui a admis, "avec une belle franchise, qu'il y aurait des erreurs dans son livre, mais que là n'était pas l'important". Et d'ajouter : "Péan se contrefout de la vérité. Ce n'est pas son champ de travail."
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| | | BernardPat Membre confirmé
Nombre de messages : 603 Localisation : Ibuka France Date d'inscription : 28/04/2005
| Sujet: Re: Puisqu'il existe..... Ven 2 Déc - 16:24 | |
| Une précision, le nombre de 280 000 tués Tutsis m'interpelle! En effet le nombre actuellement officiel de RESCAPES dénombrés et nommé est de 282 000.....(sur le 1300 000 vivant au Rwanda avant Avril 1994).....
Volonté de troubler les idées????? | |
| | | BernardPat Membre confirmé
Nombre de messages : 603 Localisation : Ibuka France Date d'inscription : 28/04/2005
| Sujet: Re: Puisqu'il existe..... Mer 7 Déc - 20:45 | |
| La direction de RFI (Radio France internationale) a déprogrammé un entretien prévu samedi dernier avec l'écrivain Pierre Péan, suite à la polémique suscitée par son dernier livre, Noires Fureurs, Blancs menteurs (aux éditions Mille et Une Nuits). La veille, un communiqué de la Société des journalistes de la station s'indignait des critiques de l'écrivain concernant la couverture du génocide rwandais par la presse en général, et par des journalistes de RFI en particulier. La SDJ, ayant eu connaissance par avance de la teneur de l'entretien, mené par Richard Labévière, s'étonnait également que «la direction ait choisi pour l'interviewer un journaliste qui a par le passé cosigné un ouvrage avec Péan». La direction de RFI précise pour sa part qu'elle a envoyé une lettre de protestation à Pierre Péan concernant la mise en cause de ses journalistes, lui reprochant aussi de ne pas les avoir contactés avant la publication de l'ouvrage. | |
| | | BernardPat Membre confirmé
Nombre de messages : 603 Localisation : Ibuka France Date d'inscription : 28/04/2005
| Sujet: Re: Puisqu'il existe..... Jeu 8 Déc - 7:31 | |
| Le scandale Péan (1) RWANDA - 4 décembre 2005- par FRANÇOIS SOUDAN (L'Intelligent/Jeune Afrique)
L'auteur à succès d'« Affaires africaines » et de « La Face caché du "Monde" » récidive. Cinq cents pages d'enquête au vitriol sur le génocide rwandais. OEuvre salutaire ou livre de trop ?
Avec ses allures d'éternel étudiant, son charisme un peu candide, ses certitudes de premier communiant et ses 67 ans qui en paraissent dix de moins, l'homme s'avance masqué. Mais, comme chacun le sait désormais, Pierre Péan est capable de tout. Du meilleur, bien sûr : en trente années de carrière et presque autant de livres, cet enquêteur farouchement indépendant a publié une demi-douzaine de best-sellers incontournables - à propos du Monde, de la jeunesse de François Mitterrand, des « affaires africaines », du pétrole ou de Jean Moulin -, justement salués. Mais aussi, puisqu'on n'écrit pas autant, aussi vite et avec autant de fougue sans un ou deux ratés magistraux, du pire. Son « Vol UT 772 », contre-enquête sur l'attentat contre le DC10 d'UTA exonérant la Libye de toute responsabilité dans ce crime au profit d'une mystérieuse piste iranienne est ainsi venu démontrer qu'aucun investigative reporter, fût-il une référence en ce domaine, n'était à l'abri d'une manipulation. Pavé de cinq cents pages dans la trouble mare des relations franco-rwandaises, Noires fureurs, blancs menteurs, publié le 23 novembre à Paris et déjà au coeur d'un petit scandale médiatique, relève, hélas ! de cette dernière catégorie : celle des « livres de trop » signés Pierre Péan. Péan a toujours eu une obsession éditoriale : faire du politiquement incorrect. Pourquoi pas, en effet. Dans le cas d'espèce, cette réécriture de la tragédie contemporaine du Rwanda et de son génocide le taraudait, semble-t-il, depuis près de dix ans. À ses yeux, l'Histoire officielle n'est que mensongère, rien n'est tel qu'il paraît être, tout est lié et codé, tout est affaire de sociétés secrètes, de cabinets noirs et de redoutables manipulateurs. Il suffit de décrypter pour que la vérité éclate, quitte à flirter en permanence avec la théorie du complot. Et quelle vérité ! Quel complot ! Un homme, Paul Kagamé, sorte de Pol Pot noir en plus machiavélique, a sciemment planifié et provoqué, avec l'appui de la CIA, des Belges et de l'Ougandais Yoweri Museveni, l'extermination d'une partie de sa propre ethnie - les Tutsis - et le trucidage massif des Hutus, afin de parvenir au pouvoir et, accessoirement, de chasser la France de ces nouvelles marches de l'empire anglo-saxon. Tel est le noyau dur de Noires fureurs, blancs menteurs, l'effarant constat de Péan et le résumé limpide de son livre*.
Signalons tout d'abord, avant de revenir sur les principaux points de la démonstration de notre enquêteur, que cette thèse n'est pas nouvelle même si elle n'avait jamais été exprimée de façon aussi insolente. Une douzaine de livres, signés par des exilés rwandais proches de l'ancien régime, des dissidents du FPR (parti au pouvoir à Kigali), des historiens belges ou français, un ancien diplomate (Jacques-Roger Booh Booh), des journalistes canadien et camerounais (Charles Onana) et même l'ex-chef des services spéciaux de Mobutu, Honoré N'Gbanda, ont été publiés sur ce thème au cours de cette dernière décennie. Quelques semaines avant la parution de Noires fureurs... est sorti, aux Éditions du Panama à Paris, le témoignage d'un ancien membre de l'armée de Kagamé, le lieutenant Abdul Ruzibiza, intitulé Rwanda, l'histoire secrète. Ce Tutsi au parcours chaotique, présenté à Kigali comme un affabulateur qui aurait exagéré son rôle, traîne derrière lui une énorme frustration : l'APR, dont il était membre jusqu'en 2001, n'a pas su empêcher que sa famille soit exterminée pendant le génocide de 1994. Une rancoeur qui n'explique pas sa trouble désertion sept années plus tard, mais qui justifie à ses yeux le théorème suivant : Kagamé savait que la guerre risquait de déclencher le massacre des Tutsis de l'intérieur. Il l'a quand même faite. CQFD. Réfugié en Ouganda, puis en Norvège, Abdul Ruzibiza est également le témoin clé du juge d'instruction français Jean-Louis Bruguière, dont les conclusions de l'enquête, partiellement publiées par Le Monde en mars 2004, attribuent au FPR la paternité de l'attentat du 6 avril 1994 contre le Falcon 50 transportant le président Habyarimana et son homologue burundais - lequel attentat fut, on le sait, le principal élément déclencheur du génocide.
Pierre Péan, qui apporte le poids de sa notoriété éditoriale à cette thèse en absolvant au passage les extrémistes hutus de toute responsabilité dans cet attentat, s'inspire largement de ces livres tout au long de sa propre enquête. Outre que cela démontre que ces ouvrages existent bel et bien, même s'ils ont eu pour la plupart, faute de lecteurs, un destin confidentiel - aucun « complot » n'est donc intervenu pour empêcher cette « autre vision » de s'exprimer -, ce recours systématique à des témoignages de seconde main émanant d'auteurs qui ont tous des comptes personnels à régler avec l'actuel régime de Kigali laisse une impression de malaise. Péan, qui n'a pas enquêté sur le terrain au Rwanda et à qui l'idée même de rencontrer un jour l'objet de son investigation, en l'occurrence Paul Kagamé, fait horreur (« Je ne voudrais pas être contraint de lui serrer la main, écrit-il, encore moins de lui parler ») revendique donc en quelque sorte son statut de procureur. À charge, uniquement à charge : on appelle cela un brûlot, un pamphlet, un libelle, en aucun cas ce document que son éditeur Claude Durand (Fayard/Mille et Une Nuits) a cru bon de ranger au rayon de sa collection « Enquête ». Il n'existe en réalité qu'une seule curiosité, inédite et passablement intéressante dans Noires fureurs... : la publication d'un certain nombre de verbatim de réunions de crise effectuées à l'Élysée avant et pendant le génocide et l'opération Turquoise, ainsi que quelques lettres adressées par François Mitterrand - notamment à Juvénal Habyarimana. Il en ressort que le président français avait vivement encouragé son homologue rwandais à desserrer l'étau de son pouvoir, qu'il avait conscience de l'intérêt géostratégique du pays des Mille Collines pour le maintien du « pré carré » français (« Nous sommes à la limite du front anglophone ; il ne faut pas que l'Ouganda se permette tout et n'importe quoi... », explique-t-il dès janvier 1991) et que Turquoise ne fut pas conçue, tout au moins à l'origine, comme une simple opération de mise à l'abri des génocidaires hutus. Au passage, Péan tord le cou sur un chapitre entier à une sale rumeur depuis longtemps considérée comme une intox pure et simple par tous les observateurs sensés : celle qui fit un moment de Jean-Christophe Mitterrand l'heureux copropriétaire, avec un fils Habyarimana, de champs de cannabis dans la forêt de Nyumbe. Au cours de cette guerre, chaque camp a utilisé l'arme de la désinformation. Traquer ce genre de procédé est salutaire. Le faire de façon unilatérale pose problème.
Réhabiliter la France et son armée
Au moment où Brigitte Raynaud, juge d'instruction au tribunal des armées, rentre de Kigali où elle est allée enquêter sur la plainte déposée par six ressortissants rwandais contre les militaires du contingent Turquoise, au moment aussi où l'« affaire Mahé » s'emballe entre Paris et Abidjan, cette préoccupation essentielle de Pierre Péan tombe à pic pour le ministère de la Défense. « Au terme de mon enquête, j'affirme que Turquoise a été une opération vraiment humanitaire, totalement claire et sans arrière-pensées, pour reprendre les termes de l'amiral Lanxade », assure-t-il. Quelle enquête ? Elle ne s'est pas faite, on l'a vu, sur place, ce qui en limite grandement la validité. En admettant que les intentions de Turquoise étaient vierges de tout sous-entendu, que sait Péan de la réalité et de la pratique de cet engagement armé, pendant et avant le génocide ? Rien ou presque rien. Pourquoi passe-t-il aussi vite sur la coopération militaire entre Paris et Kigali avant 1994, sur les affrontements directs entre soldats français et rebelles tutsis, sur les livraisons d'armes aux FAR (Forces armées rwandaises) jusqu'en avril 1994, sur la formation, par des conseillers français, de ce fer de lance du génocide que fut la Gendarmerie ? Pourquoi ne dit-il mot sur ce qui se passait aux barrages routiers tenus conjointement par les FAR d'Habyarimana et les paras venus de France ? Comment prétend-il pouvoir solder cette lourde connivence par une phrase - « La France aide le Rwanda à monter un outil servant à prévenir et combattre les actes de terrorisme qui sont perpétrés sur tout le territoire » -, comme si cet « outil » n'avait pas servi immédiatement à perpétrer des massacres, puis le génocide ? Manifestement préoccupé par l'image posthume de François Mitterrand, de son entourage (Hubert Védrine, Bruno Delaye) et de son gouvernement d'alors (Édouard Balladur, Alain Juppé, Michel Roussin, François Léotard...), Pierre Péan se livre à la réhabilitation systématique de l'un des épisodes les plus contestables de sa présidence. Il ne sera pas dit que cette France-là fut complice du génocide. Elle ne le fut d'ailleurs pas de façon active, se contentant de fermer les yeux sur une apocalypse annoncée qui valait mieux, à tout prendre, qu'un pion de plus dans l'escarcelle de l'empire américain. | |
| | | BernardPat Membre confirmé
Nombre de messages : 603 Localisation : Ibuka France Date d'inscription : 28/04/2005
| Sujet: Re: Puisqu'il existe..... Jeu 8 Déc - 7:35 | |
| Le scandale Péan (2 et fin)
Absoudre Habyarimana et ses proches
Au fil des pages de Noires fureurs... et tout spécialement à la lecture du chapitre consacré aux « Vains efforts d'Habyarimana », le président assassiné apparaît comme une sorte de naïf constamment roulé dans la farine par les machiavels tutsis et injustement diabolisé. On ne saura rien de la formation des milices de tueurs Interahamwes ni du rôle de l'Akazu, rien de la mise en place des listes de Tutsis et d'opposants hutus à éliminer bien avant le 6 avril 1994, rien de la propagande, de Radio Mille Collines ni des achats massifs de machettes en Chine, tout cela s'étant apparemment déroulé à l'insu d'Habyarimana et de ses protecteurs français - à moins que tout cela n'ait, après tout, jamais existé. Si l'on en croit Péan, les pogroms anti-Tutsis des années 1990-1993 « n'étaient que la conséquence directe et inéluctable des actions violentes du FPR », comme si le détonateur du 6 avril n'avait été précédé d'aucune préparation. « Pour comprendre la tragédie rwandaise, écrit l'auteur, il faut constamment avoir en tête les frustrations, la colère et l'amertume des responsables d'un régime constamment méprisé, humilié par la communauté internationale. » Avant d'ajouter que, si Habyarimana et ses gens « voient des complots partout », il faut dire « qu'ils n'ont pas complètement tort ». Effectivement très critiqué à l'époque, le régime de Kigali était donc une victime et ses « frustrations » expliqueraient la suite. À moins qu'elles ne servent de circonstances atténuantes. On croit rêver.
Diaboliser les Tutsis
C'est sans doute le passage le plus inquiétant et le plus inacceptable de Noires fureurs... Un chapitre de 28 pages sous-titré « Une brève histoire des rivalités, stratégies et ruses politiques au pays des Mille Collines » dans lesquelles Pierre Péan se livre à une analyse ethniciste de la « culture » tutsie. Pour ce faire, notre auteur s'appuie - entre autres - sur les « travaux » d'Antoine-Théophile Nyetera, opposant vivant en Belgique, membre de l'ex-famille royale tutsie et qui n'a guère d'historien que le nom. Les conclusions qu'en tire Péan puisent au rayon des pires clichés coloniaux et dans ceux, meurtriers, des nostalgiques du Hutu power. Qu'on en juge : « La culture du mensonge et de la dissimulation domine toutes les autres chez les Tutsis et, dans une moindre part, par imprégnation, chez les Hutus. [...] Cette formation au mensonge a été observée par les premiers Européens qui ont eu un contact privilégié avec les Tutsis », explique Pierre Péan au terme d'une longue démonstration. Enquêter au Rwanda, qu'il qualifie de « pays des mille leurres », relèverait donc du « pari impossible », tant les « masques » et les « faux-semblants » sont partout. Sans doute est-ce pour cela qu'il n'a pas pris la peine de s'y rendre. Mais, attention : pour douteux qu'il soit, l'argument est réversible. Revenant sur cette « culture du mensonge », Péan affirme en effet qu'elle est « particulièrement développée au sein de la diaspora tutsie ». Or, la plupart des sources rwandaises sur lesquelles il s'appuie tout au long de son livre, de Ruzibiza à Nyetera, sont... des Tutsis exilés.
En finir avec Kagamé
Un tel peuple, décrit sous de tels traits, ne pouvait logiquement enfanter qu'un monstre. Le portrait que Pierre Péan trace de Paul Kagamé s'autodétruit au fil des lignes, de par l'outrance et la violence de son propos. Rumeurs de énième main, ragots d'exilés, pseudo-témoignages, tout y passe, rien n'est vérifié et tout est bon à prendre pourvu que la haine soit au rendez-vous. Sous la plume de Péan, Kagamé commence sa carrière criminelle comme délinquant dans les rues de Kampala et de Nairobi. Trafiquant de drogue et tueur à gages, il est recruté par Museveni et devient tortureur d'Ougandais avant de mettre en oeuvre son projet démoniaque. Sous la férule de ce chef « terrifiant » et « sanguinaire », le Rwanda d'aujourd'hui est un camp de concentration où les Hutus sont « réduits au statut d'untermenschen » [« sous-hommes » : ainsi les nazis appelaient-ils les Juifs]. Appelés à la barre par Péan, des témoins, tous indignes de foi parce que tous tenaillés par le besoin de régler des comptes, se bousculent pour dépeindre un Kagamé corrupteur, inculte (il « ne lit aucun dossier » et « s'entoure de gens stupides »), ivre de pouvoir, paranoïaque au point de ne dormir qu'une heure trente par nuit, et dont l'entourage se compose de « criminels de guerre doublés de chefs mafieux ». Inutile de préciser que tous ceux qui se sont rendus au Rwanda et à qui il est arrivé de rencontrer Kagamé ne reconnaissent dans cette description ni l'homme, ni ses collaborateurs, ni son pays. Péan balaiera notre témoignage d'un revers de la main : nous sommes tous des « idiots utiles » manipulés...
Minimiser le génocide
Sur les cinq cents pages consacrées à sa « reconsidération » de l'Histoire récente du Rwanda, Pierre Péan n'en dédie qu'une vingtaine à cet événement majeur du xxe siècle en Afrique. Et, dans le cadre de ce révisionnisme fondamental, trois lignes - à peine un détail - concernent le génocide des Tutsis, qu'il convient au demeurant de relativiser : « Si le fait est incontestable, il ne traduit qu'une partie de la réalité. » Ce qui intéresse Péan dans le cadre de sa démonstration, ce n'est pas cela, mais la prise en compte, depuis 1990, de tous les « crimes » commis par le FPR de Kagamé et son armée. Abdul Ruzibiza et d'autres témoignages, tous déjà publiés ailleurs, sont une nouvelle fois appelés à la rescousse pour décrire ces exactions sur lesquelles, on en conviendra, ni la presse ni la communauté internationale n'ont jusqu'ici suffisamment enquêté. Mais en quoi ce souci justifie-t-il la prise en compte par l'auteur, sans aucune distance ni explication, du chiffre « faurissonien » de 280 000 Tutsis massacrés entre avril et juin 1994 ? Si les décomptes officiels (800 000 selon l'ONU, un million selon Kigali) ne sont peut-être pas intouchables, encore fallait-il appuyer cette mirobolante révision sur autre chose que l'unique « témoignage » - encore un - d'un ancien ministre de la Défense de Kagamé et ex-membre des forces armées du régime déchu, Emmanuel Habyarimana, exilé lui aussi (en Ouganda puis en Suisse), alors que les gacaca - tribunaux traditionnels - étaient sur le point de le rattraper.
Dénoncer les « blancs menteurs »
Pierre Péan a une certitude : jamais la victoire de Paul Kagamé et du FPR n'aurait été possible sans l'appui et le travail d'un puissant lobby, occulte et malfaisant, tapi dans l'ombre des médias et des ONG, à Paris et à Bruxelles. « Le Rwanda, écrit-il, rend fous ceux qui défendent Kagamé et les Tutsis. » Le mal l'aurait-il gagné à son tour ? Le dernier tiers de son livre donne le tournis, et parfois la nausée. Comme les Interahamwes en 1994 ou le FPR à l'époque de l'épuration, Péan dresse des listes dans lesquelles ceux qu'il appelle « les enragés de la cause » figurent en fonction de leur propre origine, de l'origine ethnique de leurs compagnes (tutsies, on l'aura compris), voire de leur confession ou de leurs convictions (protestants, « sionistes » et surtout... antifrançais). On passera sur le cas du général canadien Roméo Dallaire, patron de la Minuar en 1994, « l'oeil et le bras de Washington », qui « méprise les Africains francophones » et qui aurait hébergé « une Tutsie sous son toit », pour s'attarder sur les membres du « cabinet noir du FPR », lynchés par Péan avec une rare violence. On y trouve, pêle-mêle, la journaliste belge Colette Braeckman, une « sympathisante consciencieuse » du Front qui aurait « trompé ses nombreux lecteurs », et sa consoeur Marie-France Cros. Le grand reporter du Figaro Patrick de Saint-Exupéry, dont Péan qualifie la relation de visu du massacre des Tutsis de Bisesero en juin 1994, sous l'oeil indifférent des Français du contingent Turquoise, de « grave et monstrueuse manipulation ». Les chercheurs du CNRS Gérard Prunier et surtout Jean-Pierre Chrétien, tutsiphile impénitent dont il faudra « dire un jour la responsabilité dans la tragédie rwandaise ». La journaliste de RFI Madeleine Mukamabano (une Tutsie, évidemment) qui « sait parfaitement jouer le rôle de rescapée de la barbarie hutue » et dont la fonction était de « séduire et convaincre les personnalités françaises », etc. Cette cinquième colonne, à laquelle il convient d'ajouter la mystérieuse espionne Imma T qui « parlait bien et pleurait facilement », a à son tour recruté une collection d'« idiots utiles », naïfs et manipulés, à l'image de Michel Rocard, Bernard Kouchner ou Jean Lacouture. Seul manquait à ce tableau un chef d'orchestre clandestin. Péan l'a trouvé en la personne du Français Jean Carbonare, 79 ans, anticolonialiste protestant, fondateur de l'association Survie, ex-conseiller de Kagamé, devenu « un vieux monsieur aigri et méchant » et qui aurait plus fait - avec son disciple François-Xavier Verschave - pour la prise du pouvoir par Kagamé que tous les bataillons de l'APR. Si l'activisme, les outrances et les dérapages de ces deux contempteurs de la « Françafrique » ne sont pas niables, en faire les deus ex machina du lobby que le FPR a effectivement entretenu dans les capitales européennes au cours des années 1990 est proprement sidérant. Il est vrai que Carbonare est, aux yeux de Péan, un récidiviste. Il a, nous signale-t-il, milité pendant la guerre d'Algérie « avec le FLN et contre la France ». On ne se refait pas.
Que dire de plus, au terme de ces cinq cents pages ? Que la seule enquête qui vaille, celle qui établira pour l'Histoire les responsabilités directes dans l'attentat du 6 avril 1994 contre Habyarimana demeure à faire ? C'est une évidence. Que Pierre Péan, que l'on a connu décidément beaucoup mieux inspiré au point que l'auteur de ces lignes finit par se demander s'il s'agit bien de l'homme qu'il lui est arrivé de rencontrer de temps à autre depuis vingt ans, aura déçu nombre de ceux qui avaient pour lui de l'admiration professionnelle ? C'en est une autre. En ces temps de grande confusion où, de Dieudonné à Finkielkraut en passant par Dan Brown et Thierry Meyssan, les théories de la conspiration et autres « effroyables impostures » tiennent lieu de certitudes, la boucherie rwandaise décodée par Pierre Péan semble promise à un certain succès de librairie. Et si, après tout, c'était cela et uniquement cela que recherchait notre enquêteur en entamant son voyage par procuration au pays des mille spectres ?
*Dans une interview à L'Express, Pierre Péan semble prendre in extremis quelque distance avec ses propres écrits : « Je ne dis pas, explique-t-il à propos de Kagamé, qu'il savait l'ampleur que prendraient les représailles. [...] Je ne vois pas un personnage en Afrique à qui l'on peut imputer une telle hécatombe. » Or, dans son livre, Péan écrit ceci (en page 19), qu'il présente comme une évidence : « Il apparaît d'abord que, dans la phase ultime de sa stratégie de conquête du pouvoir, Kagamé a planifié l'attentat, donc planifié aussi sa conséquence directe : le génocide des Tutsis perpétré en représailles. »
...... commentaires: Aprés les premiers effets de manche, les médias analysent mieux et se désolidarisent peu à peu de cette "activité" épiscolaire (que je n'appelerais ni "journalisme", ni "contre-enquête", ni "littérature") | |
| | | BernardPat Membre confirmé
Nombre de messages : 603 Localisation : Ibuka France Date d'inscription : 28/04/2005
| Sujet: Re: Puisqu'il existe..... Jeu 8 Déc - 8:46 | |
| Réaction d’Alain Destexhe, sénateur MR, au livre de Pierre Péan
Le « roman » de Pierre Pean remet au goût du jour la théorie du complot et constitue une insulte aux victimes
Le livre de Pierre Péan est truffé d’erreurs ponctuelles : je n’ai par exemple ni initié ni animé un « bus mémorial ambulant consacré au génocide » (p.456). La thèse de Péan est simple « un grand complot ourdi par Kagamé et le FPR systématiquement mis en œuvre depuis 1990 avec la complicité de l’ONU, de la Belgique, du PRL, de Jean-Gol et Alain Destexhe (pp 447 à 456), de l’ULB, du CCLJ, etc. Seule la France et François Mitterrand se sont opposés à ce projet ». Paul Kagamé doit vraiment être un personnage extraordinaire pour avoir réussi à manipuler autant de personnes et d’institutions pendant aussi longtemps. La thèse de Péan est insultante pour les victimes du génocide des Tutsis qui ont bien été visés en tant que Tutsis et systématiquement exterminés en tant que tels comme l’avaient été les juifs par les nazis. Elle est insultante pour la mémoire des opposants hutus qui s’opposaient courageusement au régime d’Habyarimana, comme la première ministre Agathe Unwilingiyimana (241-242) qui est, selon Péan, « rejetée par le peuple Rwandais » ! Lorsqu’on connaît l’histoire, on est édifié de lire « L’ONU a donc clairement pris parti en faveur d’une femme première ministre isolée et considérée par les militaires comme une agente du FPR ». Le livre montre une profonde incompréhension de la politique belge et prête à Jean Gol des pouvoirs qu’il n’a malheureusement jamais eus. En tant que président de parti et parlementaire, il était tout à fait normal pour Jean Gol d’avoir des contacts au Rwanda. A ma connaissance, le FPR n’a pas reçu un franc de la Belgique ou du PRL alors que le régime d’Habyarimana bénéficiait d’une coopération belge d’environ 25 millions d’euros (un milliard de FB) et d’une coopération militaire directe, élément passé sous silence par Pierre Péan lorsqu’il dénonce la partialité de nos casques bleus. Enfin, constatons l’instrumentalisation de l’instruction du juge Bruguière au service d’une thèse qui exonère la France. Il est curieux que Pierre Péan et Stephen Smith aient eu accès au dossier d’instruction qui est secret. Il serait souhaitable que toutes les pièces de ce dossier soient rendues publiques afin qu’il puisse faire l’objet d’un débat contradictoire. Quels que soient les auteurs de l’attentat du 6 avril, les commanditaires et les auteurs du génocide sont connus. La plupart sont sous les verrous à Arusha, jugés par la justice internationale, elle aussi, selon Péan, manipulée par un Kagamé décidément très fort ! Pour rappel, Alain Destexhe est l’auteur de deux livres sur le Rwanda et la mort des paras. Initiateur de la commission d’enquête du Sénat sur le Rwanda (1997), il poursuit avec beaucoup d’autres le combat pour la mémoire et la justice pour le génocide des Tutsis et les massacres des opposants hutus en 1994 au Rwanda. | |
| | | BernardPat Membre confirmé
Nombre de messages : 603 Localisation : Ibuka France Date d'inscription : 28/04/2005
| Sujet: Re: Puisqu'il existe..... Jeu 8 Déc - 9:09 | |
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| | | BernardPat Membre confirmé
Nombre de messages : 603 Localisation : Ibuka France Date d'inscription : 28/04/2005
| Sujet: Re: Puisqu'il existe..... Jeu 8 Déc - 9:35 | |
| Force est de constater que le livre de Pierre Péan témoigne d'une certaine méconnaissance de la scène politique belge.
Passons sur les erreurs factuelles (Hervé Hasquin, et non Louis Michel, serait numéro deux du Parti Réformateur Libéral en 1990 ; en 2000, Guy Verhofstadt aurait demandé « pardon au dictateur rwandais », pas au peuple rwandais, etc.). C'est toute l'analyse de l'implication belge dans le dossier rwandais qui repose sur deux postulats, outranciers et erronés.
1/ dès 1990, les libéraux, dans l'opposition, se servent du Rwanda pour... revenir au pouvoir. « Jean Gol était en pleine traversée du désert, donc à la recherche d'un beau dossier grâce auquel il pourrait se refaire une santé politique et attaquer les sociaux-chrétiens », écrit Péan.
« Le Rwanda n'a jamais occupé une place importante dans la politique belge, ce que j'aurais pourtant aimé étant donné la tragédie », réagit Alain Destexhe (http://destexhe.be/). « Ce serait surestimer la capacité d'un parti à jouer un rôle dans tout cela », ajoute Louis Michel. « Je n'ai jamais vu de démarche visant à renverser le gouvernement sur le Rwanda. »
Qui a assisté aux débats parlementaires sur les questions internationales dans les années 90 se souvient d'ailleurs du peu d'intérêt des élus - singulièrement francophones. Et qui se rappelle des chutes gouvernementales des années 80 et début 90, sait qu'elles n'avaient pas d'origine diplomatique (exportation d'armes exceptée), mais belgo-belge. Mais Péan n'en démord pas : pour les Flamands la même chose ! « Grâce au dossier Rwanda, Guy Verhofstadt va rebondir après l'échec électoral en 1994. [...] En 1996, il est, avec Alain Destexhe, un des principaux animateurs » de la commission d'enquête sénatoriale concernant les événements au Rwanda (http://www.senate.be/english/rwanda.html).
Tous bleus, tous pro-FPR ?
Epinglé aussi, Louis Michel (http://europa.eu.int/comm/commission_barroso/michel/profile/profile_f...) note : « Je n'ai eu de contacts avec Kagame qu'à partir de 2000, comme ministre des Affaires étrangères. Contacts tout sauf complaisants : nous avons eu une bagarre publique et sommes restés six mois sans nous parler ! » Et Hervé Hasquin (http://www.hasquin.be/cv.html), ciblé aussi, lance: « Faire de Gol un responsable du génocide, c'est lui donner beaueoup de pouvoir et c'est scandaleux ! Moi, je suis allé au Rwanda pour la première fois il si deux ans et demi.On m'a proposé de rencontrer Kagame et j'ai refusé, car c'est un homme qui se comporte en dictateur. »
2/ Deuxième postulat du livre : « l'anticléricalisme viscéral des libéraux maçons belges » les pousse à s'opposer « aux démocrates chrétiens qui soutenaient alors Habyarimana ». Péan juge « le clivage qui existe en Belgique entre laïcs et catholiques aussi profond que celui qui sépare Wallons et Flamands »... Et conclut que dans ce combat entre laïcs et chretiens, « le dossier Rwanda est l'un des éléments clefs qui ont permis aux premiers de prendre l'avantage sur les seconds en 1999 ». L'usure du pouvoir (la coalition rouge-romaine gouvernant depuis 12 ans) et la crise de la dioxine comptent, eux, pour du pipeau...
Nos trois Réformateurs décodent de la même façon la thèse Péan : révisionnisme; et tentative de « démontrer que la France de Mitterrand n'a pas de responsabilité, en essayant d'inverser les responsabilités ». Hasquin ajoutant: « Il est étonnant que ce livre sorte au moment où un juge français se balade au Rwanda pour enquêter sur les responsabilités françaises dans le génocide... »
Mais les politiques belges ne sont pas les seuls visés par Péan. Les avocats aussi. Comme Eric Gillet, de la Commission d'enquête internationale sur les violations des droits de l'Homme au Rwanda depuis 1990, dont le rapport est accablant dès 1993. « On ne peut pas imaginer une conspiration du monde entier au profit du FPR - dont nous avons d'ailleurs dénoncé certaines violations des droits de l'Homme, réagit-il. Le mécanisme du génocide est décrit dans notre rapport, plus d'un an avant les faits ».
Les associations juives ne sont pas en reste, s'étant « laissées abuser » par les pro-FPR. Mirjam Zomersztajn, directrice du Centre communautaire laïc juif, explique l'attaque : « Nous parlons de trois génocides au XXe siècle, arménien, juif et rwandais et réclamons la même sanction pour la négation de ces génocides ».
Martine Dubuisson | |
| | | BernardPat Membre confirmé
Nombre de messages : 603 Localisation : Ibuka France Date d'inscription : 28/04/2005
| Sujet: Re: Puisqu'il existe..... Jeu 8 Déc - 13:45 | |
| Que dire alors? Rien.... se taire... juste se taire... Le laisser, seul, assumer ses propos. (Saint Exupéry) | |
| | | BernardPat Membre confirmé
Nombre de messages : 603 Localisation : Ibuka France Date d'inscription : 28/04/2005
| Sujet: Re: Puisqu'il existe..... Jeu 8 Déc - 17:04 | |
| Autant être clair : le génocide des Tutsis au Rwanda, d'avril à juillet 1994, n'est pas un sujet de polémique. C'est une réalité, confirmée par d'innombrables témoignages, enquêtes et rapports, par des récits, des accusations, des aveux. Les faits sont précis, concordants, vérifiés : plus de 800 000 Tutsis ont été mis à mort en trois mois, de manière systématique, grâce à des listes, des dénonciations, des chasses à l'homme, avec des armes à feu et des machettes qui avaient été depuis longtemps distribuées à des miliciens formés pour tuer.
Cette histoire, qui voit les Tutsis, minoritaires, être considérés comme des étrangers dans leur propre pays, ne remonte pas à 1994, ni à 1990, lorsque des exilés déclenchent la guerre aux frontières : elle date de 1959, lorsque les Hutus, encouragés par le colonisateur belge, sont poussés à une "révolution" qui, au lieu de les dresser contre leurs maîtres européens, est détournée contre leurs compatriotes tutsis devenus suspects depuis qu'ils ont eu l'audace de revendiquer l'indépendance.
Depuis cette date, à chaque fois que les Tutsis exilés tentent de revenir les armes à la main, à chaque fois qu'à l'intérieur du pays ils s'efforcent de regagner du terrain sur le plan social ou politique, la réponse du pouvoir hutu est identique : des civils sont massacrés. Durant des décennies, c'est au nom d'une légitimité fondée sur le concept de "majorité ethnique" que les Belges puis les Français ont appuyé les régimes rwandais successifs.
Lorsque, en 1990, le Front patriotique rwandais (FPR) lance une offensive au départ de l'Ouganda, les Belges s'effacent devant une France qui ne ménage pas son soutien politique et militaire au pouvoir de Juvénal Habyarimana. Sans rien ignorer de la dérive génocidaire inscrite au coeur du régime hutu. Deux ans plus tard, directeur des affaires africaines, Paul Dijoud va jusqu'à mettre en garde Paul Kagamé (chef tutsi du FPR et actuel président rwandais) et les siens, les prévenant du risque qu'ils font courir à leurs familles.
Consciente des dangers, la diplomatie française prône la négociation, le partage du pouvoir. Mais la coopération militaire, elle, s'engage sans cesse plus avant : elle arme et entraîne soldats et gendarmes, elle dresse les plans des batailles et barre au FPR la route de Kigali. Des soldats français participent aux manoeuvres et on les retrouve même aux points de contrôle, triant les citoyens rwandais en fonction de leur ethnie, inscrite sur les documents d'identité.
Lorsque, en décembre 1993, le contingent français se retire, cédant la place aux 500 casques bleus censés faire appliquer les accords de paix d'Arusha, il laisse au Rwanda des "coopérants militaires" en civil (25 officiellement et sans doute le double) dont on ignore à quoi ils s'occupent aux côtés de leurs alliés hutus. Malgré l'embargo, les livraisons d'armes se poursuivent, non seulement jusqu'à la veille du génocide, mais bien après qu'il a commencé : des observateurs onusiens relèvent que les avions de l'opération Amaryllis, venus pour évacuer les expatriés, déposent des caisses d'armes sur le tarmac de l'aéroport. Même lorsque ses alliés hutus se lancent dans le massacre systématique des Tutsis et que les corps s'amoncellent, enlevés dans les rues de Kigali par les bennes de la voirie, la coopération militaire française ne désavoue pas ses alliés : en mai encore, six semaines après le début du génocide, le général Huchon promet à un émissaire rwandais, le colonel Ephrem Rwabalinda, de lui livrer non seulement des munitions, mais des postes sécurisés, afin d'assurer les communications directes entre l'état-major français et ses alliés, dont les troupes passent plus de temps à massacrer et à piller qu'à se battre.
Rappeler tout cela, ce n'est pas adopter une position antifrançaise : c'est aligner des faits réels, observés sur le terrain, c'est s'interroger sur la pertinence et les raisons d'un tel soutien. Ces questions n'occultent en rien le fait qu'en face, la guerre menée par le FPR fut impitoyable, qu'elle charria des crimes et des massacres dont l'ampleur ne se révéla qu'au fil du temps.
Aujourd'hui encore, Pierre Péan (dans son livre Noires fureurs, blancs menteurs, éd. Mille et une nuits, 544 p., 22 ¤) tente de "retourner l'image" de la tragédie rwandaise en occultant la spécificité du génocide — cette entreprise d'extermination dont les Tutsis ont été victimes —et en soulignant les crimes de guerre commis par le FPR à l'encontre des Hutus.
Occultant le soutien militaire apporté par la France aux militaires et miliciens auteurs du génocide, accompagnés jusque dans les camps du Kivu où ils représentèrent un élément de déstabilisation durable pour toute la région, il met l'accent sur les aspects humanitaires de l'opération "Turquoise". Sans relever que, si le premier but de cette opération avait été de secourir des civils, il aurait peut-être mieux valu amener en Afrique des camions et des ambulances plutôt que des Mirage et des hélicoptères de combat, des infirmiers plutôt que des fusiliers marins et des commandos...
Tout à son entreprise de réhabilitation, M. Péan, qui a cherché la vérité dans les tiroirs de l'Elysée au lieu de se rendre sur le terrain, ne craint pas de se mettre en porte-à-faux avec la France d'aujourd'hui ; dans son ambassade à Kigali, une plaque rappelle désormais les employés tutsis abandonnés en 1994.
Il faut évidemment parler de l'attentat : le tir de missiles qui a abattu l'avion ramenant de Dar es-Salaam le président Habyarimana et son homologue du Burundi fut l'élément qui déclencha un génocide depuis longtemps préparé. Le véritable scandale est que, onze ans après l'assassinat de deux chefs d'Etat en exercice, aucune enquête internationale digne de foi n'ait encore été diligentée. Pierre Péan, lui, se fonde sur l'enquête du juge Bruguière — un magistrat dont lui-même dénonçait en 2001 le "côté barbouze" et les "méthodes expéditives" — pour dénoncer la responsabilité du FPR.
Il est vrai qu'au cours des années, le silence persistant de Kigali, le refus de communiquer tout élément d'information au sujet de l'attentat ont donné à cette hypothèse-là plus de poids qu'elle n'en avait en 1994. Mais il n'empêche que d'autres témoignages, qui avaient amené à une lecture des faits différente, n'ont jamais été pris en compte...
Multipliant les attaques personnelles recopiées au départ de fiches de renseignement, la méthode de Péan insulte les victimes et salit une France mitterrandienne que l'auteur croit avoir défendue, mais qu'il a réussi à amalgamer avec les tenants du pouvoir génocidaire.
Colette Braeckman est journaliste au quotidien belge Le Soir. Spécialiste de l'Afrique des Grands Lacs, elle a écrit plusieurs livres sur le Rwanda. | |
| | | BernardPat Membre confirmé
Nombre de messages : 603 Localisation : Ibuka France Date d'inscription : 28/04/2005
| Sujet: Re: Puisqu'il existe..... Jeu 8 Déc - 17:12 | |
| L'ouvrage de Pierre Péan se présente sans ambages comme une somme conduisant à une révision du discours habituel sur le génocide des Tutsis au Rwanda. Revisiter un domaine de recherche est un travail familier aux historiens. Il suppose une discussion sérieuse des écrits antérieurs, complétée par une argumentation fondée sur des documents nouveaux ou des approches nouvelles. Ce n'est pas la "méthode" choisie dans ce pesant pamphlet.
La sélection et l'utilisation des sources sont stupéfiantes. Leur choix est pratiquement unilatéral : acteurs politico-militaro-policiers rwandais ou français impliqués dans la politique de Kigali entre 1990 et 1994 ; quelques auteurs fascinés par les a priori ethniques ou raciaux dans le traitement des sociétés africaines ; pamphlets des amis... Des centaines de publications sont jetées aux orties.
Le rapport fondamental rédigé par l'historienne Alison Des Forges (Aucun témoin ne doit survivre) est ignoré, peut-être parce qu'elle a le tort d'être américaine.
Les références sont souvent incomplètes ou inexactes (des textes non datés), on fait dire à des auteurs ce qu'ils ne disent pas exactement, pour mieux "prouver". Des archives fermées au public (celles de la présidence de la République pour les années 1990) sont brandies et non scientifiquement exploitées dans le cadre d'un débat contradictoire.
L'histoire du Rwanda se réduit à l'étalage des clichés raciaux les plus obsolètes de l'"africanisme" colonial et de l'idéologie "hamitique" (vieille doctrine, produit de l'africanisme du XIXe siècle, qui tend à opposer des "vrais" Africains aux populations mêlées venues du Proche-Orient ou de la région du Nil) : au lieu des travaux fondamentaux publiés durant les dernières décennies, le lecteur a droit à un mémoire présenté au Tribunal pénal international pour le Rwanda pour la défense d'un bourgmestre génocidaire par un Rwandais décrété "historien" et à un opuscule publié en 1940 par un administrateur colonial belge qui expliquait que "les grands Tutsis n'étaient pas des vrais nègres".
La complexité de cette tragédie appelle des réponses complexes, elle relève ici du schéma simpliste d'une histoire complot. La sensation prime sur la réflexion, et elle est des plus douteuses. Les auteurs, chercheurs, journalistes, équipes scientifiques et associations humanitaires qui ont contribué à identifier, analyser et dénoncer le génocide de 1994 sont disqualifiés à moindres frais, à coups d'attaques personnelles, dérisoires et sordides, d'insultes et de "citations" partiales tirées de leur contexte.
Effets de manches et sabre d'abattis. Jadis les "chers professeurs" étaient vitupérés par des politiciens que tout le monde a oubliés, aujourd'hui ils sont des "idiots utiles" et des "agents du Front patriotique rwandais (FPR)" : nouvelle variante de "l'anti-France" !
Un autre aspect est stupéfiant, quand on connaît la propagande rwandaise, qui, entre 1990 et 1994, a préparé et accompagné le génocide, telle qu'elle ressort de collections exhaustives de journaux et d'enregistrements dont l'existence accablante suscite, on le comprend, la colère de certains.
Les propos de cet auteur sont comme en écho avec ce discours de la haine : réduction ethno-raciale du débat politique ; bréviaire raciste sur le don congénital des Tutsis dans le mensonge et sur leur instrumentalisation des femmes ; dénonciation des démocrates hutus qui s'étaient engagés courageusement contre la dictature et le carcan ethniste comme autant de vendus ; fantasme d'un complot régional hima-tutsi, ressassé depuis quarante ans par des cercles extrémistes et digne du montage des Protocoles des sages de Sion ; culture de violence et de mensonge où le génocide était à la fois justifié et nié.
Comme disaient l'organe raciste Kangura ou la Radio des Mille Collines, ces Tutsis se suicident... Dans sa furie contre les "agents du FPR", l'auteur n'hésite pas à se fier aux dires d'un ancien fondateur du parti extrémiste Coalition pour la défense de la République, aujourd'hui en France et qui à l'époque s'était exprimé dans ces médias.
Le débat est normal sur les conditions et les causes, lointaines ou proches, du génocide, sur la sociologie des tueurs, sur les zones d'ombre du contexte politico-militaire, au Rwanda comme à l'extérieur.
Des enquêtes transparentes et publiques sont nécessaires, y compris, évidemment, sur l'attentat du 6 avril 1994 (contre l'avion du président rwandais Juvénal Habyarimana et son homologue burundais Cyprien Ntaryamira) et sur les hypothèses et les "révélations" qui sont périodiquement distillées ou annoncées. L'ambiance de guerre secrète qui entoure ces questions graves est intolérable.
La défense de la France en Afrique est vraiment mal partie si elle doit s'appuyer sur le livre de M. Péan, qui, par ailleurs, semble étrangement dédaigner les apports (limités, mais réels) de la Mission parlementaire d'information de 1998.
En guise de "révision", on découvre donc une étonnante passion révisionniste, qui participe au flot actuel de manifestations débridées de mépris à l'égard du passé et du présent des Africains. L'auteur mesure-t-il à quel point il meurtrit les rescapés du génocide et leurs proches, déjà tenaillés par la culpabilité d'avoir survécu ?
Mais se préoccupe-t-il du sort des Rwandais, Hutus comme Tutsis, et de leur avenir ? Venu s'ajouter à la vague des "experts" improvisés sur ce terrain, connaît-il ce peuple par-delà le théâtre d'ombres qu'il met en scène ?
Si l'on veut aider le Rwanda à sortir de l'ambiance obsidionale et policière que chacun observe, si l'on veut aider ses élites, à l'intérieur comme à l'extérieur, à se défaire de leurs obsessions manichéennes, ne faut-il pas d'abord isoler le virus raciste qui piège ce pays depuis des décennies ! Les concepteurs du génocide ont cherché à en faire triompher la logique en mobilisant massivement les uns dans un "travail" d'extermination des autres. Faut-il, en Europe, leur donner raison ? Et dans quels buts obscurs ?
Le génocide des Arméniens ne se négocie pas avec les intégristes turcs. Celui des Tutsis au Rwanda ne se négocie pas avec des nostalgiques ou des attardés du "Hutu power", qu'ils soient noirs ou blancs... Ce livre de Pierre Péan cherche un effet de scandale, il finit par être accablant pour ceux qu'il prétend défendre.
Jean-Pierre Chrétien est spécialiste de l'histoire de l'Afrique au CNRS, où il est directeur de recherches. Il est l'auteur de L'Afrique des Grands Lacs. Deux mille ans d'histoire (Flammarion, 2003). | |
| | | BernardPat Membre confirmé
Nombre de messages : 603 Localisation : Ibuka France Date d'inscription : 28/04/2005
| Sujet: Re: Puisqu'il existe..... Jeu 15 Déc - 12:13 | |
| ÉCLAIRAGE - Contre-offensive de propagande française sur le génocide rwandais Pierre Péan publie un livre pour défendre le rôle joué par la France au Rwanda avant et pendant le génocide. Une pure opération de propagande, assure La Libre Belgique. De son côté, Kigali accuse Paris d'avoir participé "directement" au génocide Suite sur le courrier international: http://www.courrierinternational.com/article.asp?obj_id=58277&provenance=france&bloc=04 | |
| | | BernardPat Membre confirmé
Nombre de messages : 603 Localisation : Ibuka France Date d'inscription : 28/04/2005
| Sujet: Re: Puisqu'il existe..... Mar 20 Déc - 12:52 | |
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| | | ibukafrance Rang: Administrateur
Nombre de messages : 3192 Localisation : Administrateur Date d'inscription : 24/04/2005
| Sujet: Re: Puisqu'il existe..... Jeu 5 Jan - 11:14 | |
| PIERRE PEAN OU LA MANIPULATION. Le dernier livre de Pierre Péan ( Noires fureurs, blancs menteurs. Nov. 2005) est sous le signe de la manipulation. C’est le leitmotiv, la hantise et personne n’y échappe. Chaque personnage de ce « roman à thèse» est manipulé et manipule à son tour. A commencer par l’auteur lui-même.
Un Tutsi, qui se dit descendant des anciens rois rwandais, vient dire à Pierre Péan : « tous les Tutsis sont menteurs ; je suis Tutsi ; je vais vous dire la vérité ». Pierre Péan mord à l’hameçon et entreprend de manipuler le monde en faisant croire que tout ce qu’on a dit sur le génocide des Tutsis du Rwanda est absolument faux.
Un révisionniste fier de l’être !
Ce gros livre ( 544 pp) peut ainsi se ramener à peu de choses : il suffit de prendre tout ce qui a été dit et écrit sur le génocide rwandais et de le barrer d’un trait : « CELA NE S’EST PAS PASSE COMME CA ». Péan se réclame d’ailleurs haut et fort du titre de révisionniste, même si, acculé, il se défend du négationnisme avec lequel pourtant il flirte volontiers.
Que s’est-il donc passé ? Paul Kagame a manipulé tout le monde : les Hutus pour leur faire commettre un génocide, malgré eux, les Occidentaux en faisant croire qu’il voulait libérer le Rwanda. Suit une longue liste d’ « idiots » que le FPR (1) et son leader auraient menés par le bout du nez pour les utliser. On y trouve du beau monde : universités prestigieuses, professeurs renommés, ONG ayant pignon sur rue, journalistes éminents, et j’en passe ! Tout cela est détaillé avec minutie ; l’enquêteur pousse l’investigation jusqu’au fin fond des vies privées. Péan n’est pas pour rien compagnon fidèle des « services » policiers, des juges d’instruction et confident fasciné d’un président de la république.
« Un pamphlet anti-Tutsis » ( Le Monde).
Plusieurs commentateurs ont fait connaître ce qu’ils pensaient de l’homme et de son libelle : « un libelle, précisément, un scandale, un pamphlet anti-Tutsis, tinté d’africanisme colonial, une enquête inachevée, une contre-offensive de propagande française, un brulôt aux relents nauséabonds, indigeste pavé aux relents racistes, une compilation de ragots et de rumeurs,…». Et j’en passe ! Bref, « un livre de trop » et « une insulte aux victimes » du génocide (2).
Qu’en est-il au juste ? Il y a d’abord la Cause à défendre, il y a ensuite l’ignorance du Rwanda, du conflit rwandais et du projet politique du FPR ; il y a enfin la manipulation par des experts de pacotille, par une diaspora nostalgique et par les soldats perdus du FPR dont on fait aujourd’hui collection à Paris.
LA CAUSE.
La France et son armée sont soupçonnées, bien avant le génocide, et accusées depuis peu, d’avoir entretenu une longue amitié avec un régime génocidaire et même de lui avoir prêté main forte avant, pendant et après le génocide. Péan fait partie des commandos chargés de laver la France et son armée d’une telle ignominie.
Certains vont jusqu'à penser que les croisés de l’honneur de la France et de son armée ont une pensée pour leur allié fidèle, le colonnel Bagosora ( que Péan appelle plaisamment « Bagasora » comme bien d’ « experts » lorsque, dans le feu du génocide, ils apprirent à connaître ce nom).
Imaginez, en effet, que ce disciple, cet allié de la France et de son armée, ce saint-cyrien, abandonné, seul entre les mains du procureur du TPIR (3) d’Arusha, décide , à l’instar de Ruzibiza, le soldat perdu de l’APR, de déballer le contenu de son long tête-à-tête avec la France et son armée ! Il est urgent de courir à son secours ne fut-ce qu’en couvrant son procès par le tamtam médiatique.
L’IGNORANCE.
Pierre Péan est plus patriote qu’expert. Le Rwanda, qu’il se targue de connaître, il n’y a jamais mis les pieds. Le policier enquêteur ne descend pas sur les lieux, même s’il considère comme une tare, chez telle ou telle cible de ses tartarinades, d’avoir compris et soutenu le combat du FPR sans avoir visité le Rwanda.
Le Rwanda ancien de Pierre Péan, comme son Rwanda actuel, est un ramassis d’on-dit, de rumeurs et de clichés racistes anti-tutsis. Passe encore que Péan ignore le Rwanda ; il ne connaît rien de sa cible, le FPR et son leader ; il ne connaît rien de son combat. Comprendre ne faisait pas partie du contrat. Les patrons ont désigné la cible ; malheur au « tueur à gages » qui a des états d’âme. Le manipulateur manipulé !
Le combat du FPR avait pourtant des objectifs simples : il avait pour but de rendre leur patrie à des Rwandais exilés et de créer au Rwanda un Etat où chaque citoyen se trouve chez lui quelles que soient ses autres identités ( « ethnique », clanique, religieuse, régionale, etc..) . Un objectif simple que des individus ou des organisations non rwandaises ont compris et même soutenu. Il n’était pas nécessaire d’être manipulé.
« Le promontoire avancé du pré carré ».
Pierre Péan, sans doute manipulé par son confident Mitterrand ( qui a envoyé l’armée française au-devant des exilés tutsis pour leur barrer le chemin du retour), estime que le retour au Rwanda des exilés tutsis rwandais est le résultat d’un complot d’origine anglo-saxonne contre un pays considéré comme « le promontoire avancé du pré carré » ! Il fallait « sauver » le Rwanda, et, si nécssaire, sans les Rwandais.
Pierre Péan nous montre ( p. 163) un conseiller à l’Elysée, flanqué d’un diplomate du Quai d’Orsay, accouru à Kigali rencontrer un premier ministre rwandais qui n’a pas vu son président depuis six mois et un président qui regarde à la télé l’émission Des chiffres et des lettres pendant que le FPR lance contre la capitale une attaque d’envergure. Qu’à cela ne tienne ! La France va prendre en charge le Rwanda.
« La France est en effet très isolée. Seuls les militaires français empêchent Kagame de progresser en direction de Kigali » ( p. 165). Nous sommes en février 1993. En réalité, dès 1990, « les bérets rouges empêchent les rebelles tutsis du FPR de reprendre le pouvoir à la majorité hutue » (p. 27).
Prendre en charge le Rwanda ! Péan s’avise-t-il que ce qui est à sauver et à préserver, c’est la relation coloniale de subordination, qui est en vigueur dans le pré carré ?
« Le pouvoir pour agir » et non « le pouvoir pour le pouvoir »
L’ignorance des enjeux ( le retour dans sa patrie pour le FPR, le sauvetage du pré carré pour une certaine France) fait dire à Pierre Péan des niaiseries éculées : « Kagame et le FPR cherchent le pouvoir pour le pouvoir ». Que cherche d’autre que le pouvoir un mouvement politique ? Non pas certes « le pouvoir pour le pouvoir » ( le cynisme politique à la manière de Mitterrand), ce qui n’a pas de sens, mais le pouvoir pour pouvoir, le pouvoir pour agir, pour changer les choses et en créer d’autres.
« Il y a eu plus de Hutus que de Tutsis tués ». Encore une niaiserie minable. Comme si Péan ignorait ce qui fait un génocide ! Que vient faire cette comptabilté macabre face à la volonté d’exterminer tous les Tutsis pour ce qu’ils sont ?
Le reste est à l’avenant. Le révisionnisme de Péan ne cherche même pas à être original. « Livre-enquête » est un mensonge. Nous trouvons réunies dans ce livre toutes les ordures qui ont été déversées sur le FPR et Paul Kagame. Tout cela a été dit et redit, écrit et ressassé cent fois depuis des années ! Péan, comme bien d’autres, sans apporter un seul élément nouveau, sans esquisser la moindre argumentation nouvelle, compte sur la répétition pour emporter l’adhésion.
LA MANIPULATION.
Imbu de sa petite mission à l’intérieur de la grande mission de la France Péan est sous le charme,. Il est sous le charme d’un historien de comptoir, d’une diaspora qui n’a pas digéré sa défaite, de soldats perdus de l’APR et d’ « opposants aigris » ( comme Péan, sans vergogne, le reproche à ses cibles, p.355). Il est sous le charme d’un juge qui a jeté aux orties le secret de l’instruction, qui distille déjà goutte à goutte ses « trouvailles » dans l’oreille de journalistes dévoués à la Cause, afin, croit-on, de terroriser les Rwandais.
Avec la crédulité des vieux enfants ( ou « de premier communiant » (JAI) (4), qui prennent leurs désirs pour des réalités et se nourrissent d’idées-désirs ( osons écrire le mot anglo-saxon « wishfull thinking »), Péan croit-il sincèrement que les fuites organisées du juge Bruguière sèment la panique au FPR ? Exemple du décallage entre ce qu’une certaine France pense d’elle-même et ce qu’elle est déjà pour autrui !
« C’est l’honneur de la France qui est en cause », dit à Péan fasciné son mentor ou son Méphistophélès, avant de lancer l’opération Turquoise.
Une opération dont, aujourdhui, une certaine France se vante pour avoir été seule à l’entreprendre ... A quoi sert le courage d’agir seul, si l’action est pour le moins ambiguë sinon « inavouable » ?
NUISANCE.
La nuisance du livre de Pierre Péan, il ne faut pas la sous-estimer, même si son enquête, faite sur commande, ressemble fort à un roman de science fiction. Sa nuisance est réelle, d’abord, pour une population aussi fragile que la diaspora rwandaise élevée dans l’ethnisme : l’adhésion à une coexistence sereine dans un Rwanda pour tous a déjà été retardée par l’immixtion du messie français.
Tout cela contribue également à retarder l’établissement, entre la France et le Rwanda, entre la France et son pré carré, de relations qui ne soient pas fondées sur la subordination.
Quant au monde des juges, sur lequel compte tant Pierre Péan et cie, il ne sera sans doute pas sensible à un roman destiné à ses commanditaires et à ceux qui ne souhaitent que de l’entendre.
Selon un proverbe rwandais , « l’ennemi de grand chemin, s’il ne vous dépouille pas de vos biens, il retarde votre voyage » ( Umwanzi, iyo atakwambuye, aragukerereza).
Servilien M. Sebasoni Kigali. Décembre 2005.
NB. (1) APR signifie « Armée patriotique rwandaise », branche militaire du FPR ou « Front patriotique rwandais ». (2) Citations tirées, entre autres, des journaux Le MONDE, LE SOIR, LA LIBRE BELGIQUE, L’HUMANITE, JAI, etc. Je n’ai trouve de commentaire élogieux que dans AFRIQUE-EDUCATION, une feuille africaine proche de Charles Onana, le tirailleur camerounais qui accompagne Pierre Péan dans le combat pour la négation du génocide des Tutsis rwandais. (3) TPIR signifie « Tribunal pénal international pour le Rwanda », (4) JAI est l’hebdomadaire « Jeune Afrique l’Intelligent ». | |
| | | ibukafrance Rang: Administrateur
Nombre de messages : 3192 Localisation : Administrateur Date d'inscription : 24/04/2005
| Sujet: Re: Puisqu'il existe..... Ven 6 Jan - 8:54 | |
| Le bloc-notes de Bernard-Henri Lévy: Voeux (pieux ?) ... extraits....
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Et, aux négationnistes français - Pierre Péan, d'autres - du dernier génocide du dernier siècle, celui du Rwanda, si l'on recommandait une lecture attentive des livres de Jean Hatzfeld ?
Et si l'on essayait de sortir de cette « mélancolie », de ce « spleen », qui ont été si furieusement tendance l'année dernière ?
Et s'il était recommandé à chaque Français, en ce début d'année nouvelle, d'apprendre par coeur un poème d'Apollinaire ? de lire, tous les soirs, quelques lignes de Montesquieu ou de Voltaire ? si on lui prescrivait un comprimé de Renan en cas de fièvre fondamentaliste ? une dose de Levinas - dont ce sera le 100e anniversaire - en cas de crise anticléricale ; un bloc-notes de Mauriac, pour les jours d'excessive perplexité ; une pincée de Cioran si poussée de certitude ; quelques lignes de Jules Renard avant la lecture du journal ? | |
| | | ibukafrance Rang: Administrateur
Nombre de messages : 3192 Localisation : Administrateur Date d'inscription : 24/04/2005
| Sujet: Re: Puisqu'il existe..... Lun 30 Jan - 12:46 | |
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| Sujet: Re: Puisqu'il existe..... | |
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