Une trentaine des chercheurs dont des historiens, sociologues et d’autres spécialistes en matière de droits de l’Homme en provenance de plusieurs pays du monde entier, se trouvent depuis ce mercredi à Kigali, au Rwanda, pour une conférence internationale de recherche sur le génocide, la première rencontre du genre, a-t-on constaté sur place.
Cette conférence doit durer une semaine et se tiendra sous le thème: "Génocide des Tutsis pour reconstituer le tissu de la mémoire".
Elle se tient au Rwanda pour que le monde entier soit conscient que les tragédies de 1994 au Rwanda ne ciblaient autre communauté que les Tutsis, a déclaré Théodore Simburudali, président d’Ibuka "Souviens- toi", une des principales organisations des rescapés du génocide de 1994.
Parmi les participants figurent les écrivains africains ainsi que des universitaires venus de France, de Belgique, du Canada et des Etats- Unis, a-t-on appris auprès des organisateurs.
"Nous sommes désormais interpellés pour que le monde entier soit conscient qu’il n'y a pas eu un double génocide au Rwanda", a souligné de son côté Joseph Habineza, ministre rwandais des Sports et de la Culture, lors de l’ouverture de cette conférence des chercheurs.
"Nous avons le devoir de rappeler au monde entier le génocide des Tutsis de 1994", a déclaré le ministre.
"Le génocide des Tutsis doit désormais être pris comme une science pour constituer une assise solide de mémoire pour ces tragédies", a- t-il ajouté.
Selon les organisateurs de cette conférence dont l’ONG 'Ibuka', les participants à cette première rencontre du genre qui se tient à Kigali vont en outre échanger sur plusieurs thèmes portant notamment sur les causes et les conséquences socio-politiques et économiques des tradégies de 1994 que le gouvernement rwandais vient de qualifier officiellement de "génocide des Tutsis".
"Nous allons également contester l’information courante dans les milieux de la communauté internationale selon laquelle le chiffre des victimes du génocide est de 800.000 personnes tuées", a expliqué le ministre Habineza.
"Ce chiffre reste contestable, car le nombre des victimes du génocide va au-delà d’un million de personnes tuées", a-t-il souligné sans plus de détails.