Arusha, Tanzanie - La chambre d'Appel du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) a confirmé, mardi, la peine de 25 ans d'emprisonnement infligée en première instance au colonel Aloys Simba, un compagnon d'armes de l'ex-président rwandais, Juvénal Habyarimana, a constaté un correspondant de la PANA.
Né en 1938 à Gikongoro (sud du Rwanda), le colonel Simba est surtout connu comme l'un des auteurs du coup d'Etat du 5 juillet 1973 qui porta au pouvoir le général-major Juvénal Habyarimana.
"La chambre d'Appel confirme les déclarations de culpabilité pour génocide et extermination en tant que crime contre l'humanité", a indiqué, au terme de la lecture du résumé de l'arrêt, le juge président, l'Italien Fausto Pocar, qui a confirmé par la même occasion la peine de 25 ans d'emprisonnement infligée à l'accusé en première instance.
Les juges d'appel ont, par ailleurs, rejeté tous les motifs d'appel soulevés par Aloys Simba et le procureur.
Lors du procès en appel le 22 mai dernier, la défense avait demandé l'acquittement tandis que le procureur avait requis la prison à vie –peine maximale au TPIR.
Simba a été reconnu coupable d'avoir joué un rôle dans les massacres perpétrés en 1994 contre des Tutsis en différents endroits des Préfectures de Butare et Gikongoro, dans le sud du Rwanda.
Selon le jugement, il a notamment distribué des armes aux forces génocidaires et tenu des discours incendiaires.
Officier à la retraite au moment du génocide, il n'exerçait plus de fonction officielle mais il avait été rappelé sous les drapeaux en tant que chef de la défense civile dans les deux Préfectures.
Assis à côté de son avocat béninois, Sadikou Alao, Simba est resté calme pendant la lecture de l'arrêt.
Par ailleurs, la chambre d'Appel rendra son arrêt mercredi dans le procès de trois responsables de médias, Ferdinand Nahimana, Jean Bosco Barayagwiza et Hassan Ngeze, condamnés en première instance. Les universitaires Nahimana et Barayagwiza faisaient partie du "Comité d'initiative" de la célèbre Radio-télévision libre des mille collines (RTLM) tandis que l'autodidacte Ngeze était directeur et rédacteur en chef du journal radical hutu, "Kangura".
Le 03 décembre 2003, Nahimana et Ngeze avaient été condamnés à l'emprisonnement à vie tandis que Barayagwiza s'était vu infliger 35 ans de prison.
Tous les trois avaient été reconnus coupables, entre autres crimes, d'incitation directe et publique à commettre le génocide à travers leurs médias.