La comédienne française d'origine sénégalaise Fatou Ndiaye est restée sans voix, samedi soir, à la réception du prix d'interprétation féminine (meilleure actrice) que lui a décerné le jury de la 6é édition du Festival international du film de Marrakech (Fifm).
Appelée sur la scène de la grande salle du palais des Congrès de Marrakech, qui a abrité le Fifm (1-9 décembre), Fatou Ndiaye, native de Saint-Louis mais vivant en France, a essayé en vain la moindre réaction à ce prix qui récompense le rôle qu'elle a incarné dans le long-métrage canadien «Un dimanche à Kigali». Ce film retrace l'histoire d'amour d'un journaliste et cinéaste québécois (Luc Picard) envoyé au Rwanda pour faire un documentaire-reportage sur le sida, qui tombe amoureux de Gentille (Fatou Ndiaye) une serveuse de l'hôtel où il réside.
Il se sert de la menace de plus en plus lourde du conflit allant éclater d'un jour à l'autre, comme toile de fond à cette aventure amoureuse où le temps et les circonstances jouent contre les amoureux. Gentille, le personnage incarné par Fatou Ndiaye, est une femme désirée par tous les hommes qui la voient, l'entourent ou la pratiquent et qui finira par être violée, défigurée par les génocidaires qui assouviront pour ainsi dire des désirs si longtemps contenus. Visiblement surprise et très émue de cette récompense, Fatou Ndiaye a par la suite fait part à la presse de sa fierté de recevoir ce prix. Elle a également renouvelé, à l'occasion, son amour pour Marrakech et son festival.