Théatre, Films, Débats.
Rwanda: "Une saison de machette" à Confluences
Théâtre ::
Du mercredi 15 mars au dimanche 9 avril
Tarif Unique: 10 Euros
"Une saison de machettes"
Récits recueillis par Jean Hatzfeld. Editions du Seuil, Paris 2003.
Adaptation et mise en scène :
Dominique Lurcel - Compagnie Passeurs de mémoires
Avec : Amélie Amphoux, Céline Bothorel, Mathieu Desfemmes, Tadié Tuéné.
Musique et contrebasse : Yves Rousseau.
Lumière : Philippe Lacombe
Basé sur les récits de cultivateurs hutus, alors déjà jugés pour le meurtre de quelques milliers de leurs voisins tutsis, ces témoignages recueillis par Jean Hatzfeld vont au delà du regard de ces hommes sur leurs propres actes. Dans un mélange sidérant d’inconscience et de profondeur, ces hommes décrivent tous les mécanismes individuels, collectifs et politiques qui sont au rendez-vous de toute entreprise concertée de massacre de masse. « Sans rien penser »-une de leur formulation familière-, ils interrogent l’universel au plus profond de chacun de nous.
Cette pièce s’adresse à tous et renvoie à l’Arménie, à Auschwitz, au Cambodge. Il ne s’agit pas de désespérer l’auditoire – à quoi bon ?- mais d’essayer de comprendre. Parce que ce qui interroge le plus, finalement, dans ces paroles, c’est leur insupportable proximité.
Du mercredi au samedi à 20h30 et dimanche à 17h00
Vendredi 17 mars : Débat :
Table ronde AIRCRIGE après la représentation d'"Une saison de machette"
en présence du metteur en scène Dominique Lurcel
Née en 1997, l'Association Internationale de Recherches sur les Crimes contre l'humanité et les Génocides est une association de chercheurs interdisciplinaire et ouverte au-delà de l'Université. Son objectif est de mettre en relation des individus, des groupes et des savoirs héritiers d'événements différents, pour créer l'espace d'échange qui manque entre la recherche, le témoignage et la critique politique, afin de transformer notre rapport sinistrement polémique, culturel ou amnésique à ces événements en un travail de pensée attentif aux réalités présentes et prochaines.
AIRCRIGE vise à l'élaboration d'un lien transversal et réflexif entre les différents groupes rescapés ou héritiers de telles destructions, ainsi qu'avec leurs héritiers indirects, c'est-à-dire tous.
Invités:
José Kagabo (historien à l'EHESS), Catherine Coquio (présidente de l'Association Internationale de Recherche sur les Crimes contre l'Humanité et les Génocides), Serge Kamuhinda (étudiant en droit à Paris V), Claude Mouchard (professeur de l'Université Paris 8, autour de la problématique du voyage et de la réception des témoignages, "Le lieu et la parole").
Samedi 18 mars : Débat :
Débat après la représentation d'"Une saison de machette"
avec Stephen Smith et Jean Hatzfeld (sous réserve),
en présence du metteur en scène Dominique Lurcel
Stephen Smith: Stephen Smith parcourt l'Afrique depuis vingt-cinq ans, pour Libération puis pour Le Monde. Il est l'auteur, chez Calmann-Lévy, de nombreux ouvrages, dont Oufkir, un destin marocain (1999), Bokassa Ier, un empereur français (2000) et Négrologie, pourquoi l'Afrique meurt (2003), qui a reçu le prix Essais France Télévisions 2004.
Jean Hatzfeld (sous réserve): Jean Hatzfeld est né en 1949. Il entre au quotidien Libération en 1977. Jusqu’à la fin des années 80, il écrit principalement sur le sport : courses de moto, tennis, football.
Puis il devient correspondant de guerre. Au Liban, en Israël et Palestine. En Haïti.
En 1991, il est parmi les tous premiers journalistes à arriver au cœur du conflit des Balkans, à Vukovar, en Croatie, assiégée par les Serbes. Gravement blessé en 1992, longtemps immobilisé, il retourne ensuite en Bosnie.
De son expérience en ex-Yougoslavie, il tire deux livres :un récit, L’air de la guerre (éd. de l’Olivier. 1994), et, plus tard, un roman, La guerre au bord du fleuve (éd. de l’Olivier.1999).
A partir de 1997, il partage sa vie entre Paris et Nyamata, un bourg à une trentaine de kilomètres au sud de Kigali, et il se consacre au récit du génocide rwandais, en donnant d’abord la parole aux rescapés –les grands oubliés des Médias- :c’est ,en 2000, Dans le nu de la vie. Récits des marais rwandais (éd. du Seuil), puis en recueillant les paroles des tueurs : c’est Une saison de machettes (Seuil. 2003).
Dimanche 19 mars : Débat :
Débat après la représentation d'"Une saison de machette"
avec Esther Mujawayo et Souâd Belhaddad (auteurs de "SurVivantes" ed. L'Aube, 2004)
en présence du metteur en scène Dominique Lurcel
Esther Mujawayo, Rwandaise, Tutsi, parle. Souâd Belhaddad écoute, écrit. Elles relisent. Prend forme, peu à peu, une Esther qui s’exprime, exprime le Rwanda, le génocide rwandais. En 1994, à quelques heures d’avion d’Europe. Comment "ça" peut-il arriver? Cinquante ans après la Shoah. Et si on en réchappe, comment peut-on y survivre?
Voici l’histoire d’Esther, Tutsi donc, fille de pasteur, sociologue, mariée, mère de trois filles qui, avec elle, réchappent de la tuerie, alors que sa famille et celle de son mari – lui compris – sont massacrés. Extraordinairement forte, belle, lumineuse, vivante, Esther raconte son parcours – de sa naissance dans un village des milles collines à sa vie actuelle, en Europe. Et si nous serrons les poings d’incompréhension devant les horreurs que l’homme peut imposer à l’homme, jamais Esther ne nous impose de pathos. Magistrale leçon de vie, dont Simone Veil dit, dans l’entretien qu’elle lui a accordé et qui se trouve en fin d’ouvrage : " Vous savez, rien que de vous entendre maintenant j’ai des frissons d’émotion. D’émotion par rapport à ce passé commun, je dirais, et à cette similitude de nos situations à près de cinquante ans de distance. "
Un livre fort, impressionnant, pour qu’on oublie pas. Et pour renouveler notre espoir de plus d’humanité.
Esther Mujawayo, Rwandaise née en 1958, sociologue et psychothérapeute, vit actuellement en Europe ; Souâd Belhaddad, journaliste, lauréate du prix AFJ (Association des Femmes Journalistes) en 1994, vit à Paris.
Samedi 8 avril : Débat :
Débat après la représentation d'"Une saison de machette"
avec Jacques Sémelin, en présence du metteur en scène Dominique Lurcel
Jacques Sémelin est directeur de Recherche au CNRS (Centre National de la Recherche Scientifique), et professeur à l'Institut d'Etudes Politiques de Paris et à l'Institut Catholique de Paris.
En tant que chercheur, Jacques Semelin s’attache principalement à la compréhension du processus génocidaire dans une perspective comparative. Il rédige actuellement un nouvel ouvrage sur les génocides qui comportera une analyse comparative de trois cas : l’Holocauste, le nettoyage ethnique dans l’ex-Yougoslavie et le génocide rwandais.
Dimanche 26 mars à 14h30 :
Brunch avec l’équipe artistique: Dimanche 26 mars à partir de 14h30 un brunch avec l'équipe artistique sera servi avant la représentation d'"une saison de machettes".
Service de 14h30 à 16h30, formule brunch + spectacle, plein tarif: 15 euros, tarif adhérent de l'association confluences: 10 euros.
Pour y participer, téléphonez au 01 40 24 16 46 ou envoyez-nous un mail sur
resa@confluences.net Lundi 27 mars à 20h30 : Projection: "Belzec" de Guillaume Moscovitz
France, 2005 - Film d'1h40 mn
en présence du réalisateur
Sélection Officielle - Semaine de la Critique - Festival de Venise 2005
Sélection Officielle - Festival du Film de La Rochelle
Presque oublié dans l’histoire de la Shoah, Belzec est chronologiquement le premier camp d’extermination de l’Aktion Reinhard, le plan nazi d'extermination des Juifs des territoires de la Pologne occupée.
Sa destruction intégrale dans les premiers mois de l’année 1943, presque un an avant le démantèlement des camps de Sobibor et de Treblinka, témoigne de la volonté nazie d’effacer les traces de l’extermination des juifs d’Europe. Le meurtre de masse industrialisé du peuple juif par les Nazis ne s'est pas arrêté aux meurtres des vies, il a continué avec la destruction des cadavres de ceux qui avaient été exterminés : effacement des corps, des noms et des lieux. Ce qu'on appelle aujourd'hui le négationnisme était déjà au principe même du
meurtre nazi : l'effacement des traces de l'extermination faisait partie du plan d'anéantissement du peuple juif.
A part Rudolf Reder décédé à la fin des années soixante et Chaïm Hirszmann mort assassiné à Lublin au lendemain de la guerre, personne n’est revenu du camp d'extermination de Belzec pour témoigner.
En filmant les séquelles de cet effacement, le cinéaste montre la violence de notre présent : là où il n’y a que destruction, comment attester de ce qui a été ?
Tarif: Participation Libre
Mardi 28 mars à 20h30 : Projection :
"Dieu est mort au Rwanda" de Jennifer Deschamps France, 2005 - Documentaire de 40mn en présence de la réalisatrice
Rares sont les Rwandais qui ont renoncé à Dieu après le génocide. Ce documentaire leur donne la parole.
Ils s’appellent Isabelle, Innocent, frère Jean- Damascène. Chacun à leur façon, ils racontent comment ils ont “perdu Dieu”. Innocent, dont la famille a été massacrée dans une église, ne va plus prier le dimanche. Il n’a pas totalement perdu la foi : pour lui, Dieu est encore là “quelque part”. Mais il se sent trop en colère pour tourner son regard vers lui… Isabelle, qui, elle aussi, a vu mourir sa famille, livre à la caméra son ressentiment et sa douleur. Ce Dieu qu’elle a supplié de sauver sa famille, ce Dieu qui n’a rien fait, elle le rejette aujourd’hui. “On priait pour qu’on ne nous tue pas. Mais ce que je ne comprends pas, c’est pourquoi on a attendu tout ce temps-là ; pourquoi on n’a pas cherché à fuir ? On est restés chez nous en attendant que Dieu nous sauve. Et on nous a tués.” Pour le frère Jean- Damascène qui a consacré sa vie à Dieu, cette perte constitue un déchirement. “Dieu a fui le Rwanda, lâche-t-il. Des hommes d’Église ont participé au péché le plus abominable qui soit sur terre.
En qui croire alors ? Où est Dieu alors ?” Il est l’un des rares à briser la loi du silence en vigueur dans la communauté ecclésiastique rwandaise aujourd’hui. Au fur et à mesure que le film avance, le spectateur comprend en effet que ces trois témoins constituent des exceptions. L’immense majorité des Rwandais continue à croire en Dieu. Si beaucoup d’entre eux ont choisi de quitter l’Église catholique, c’est pour se convertir au protestantisme ou aux mouvements religieux émergents : baptistes, évangélistes ou pentecôtistes. Isabelle confie à la fin du film que personne au Rwanda n’ose publiquement prononcer cette phrase : “Je ne crois plus en Dieu”.
Tarif: Participation Libre
Mardi 4 avril à 20h30 : Projection :
"Tuez les tous" de Raphaël Glucksmann, David Hazan et Pierre Mezerette
en présence des réalisateurs (sous réserve)
En avril 1994, le Rwanda bascule dans l’horreur. Pendant trois mois, l’armée Hutu, aidée de miliciens et de civils, va massacrer un million de Tutsi. Dix ans après, à travers l’émotion à vif des survivants et des interviews exclusives de représentants des pays occidentaux, ce documentaire révèle la préparation et la spirale folle du génocide des Tutsi, le dernier génocide du XXe siècle.
Pas à pas, cette enquête minutieuse s’interroge sur l’échec de la Communauté internationale à préserver la paix. Malgré les avertissements et les appels au secours des soldats de la paix de l’ONU à Kigali, l’indifférence et la passivité de la Communauté Internationale prévaudront. Coopérant avec le régime rwandais, la France se trouve, quant à elle, impliquée dans la formation et l’entraînement de l’armée et des milices
Hutu, les futurs génocidaires de 1994.
Le film démonte la logique d’une collaboration dangereuse et revient sur les questions essentielles : qu’est ce qu’un génocide ? Quelle est la logique de l’ONU au printemps 1994 ? Quel regard portent aujourd’hui les responsables politiques sur leurs choix de l’époque ? Un document exceptionnel où investigation, mise en perspective historique et interviews des acteurs-clés de cette tragédie se mêlent aux témoignages poignants des rescapés.
Tarif: Participation Libre
Avantage Actes If ::
Nous vous rappelons que Confluences fait partie du réseau Actes-If qui fédère 19 lieux de recherche et de création artistique en Ile de France, le réseau Actes-If édite chaque mois une newsletter qui vous permet de bénéficier gratuitement d’avantages tarifaires pour de nombreux spectacles.
Comment en profiter : Il vous suffit de vous présenter à la billetterie du spectacle choisi muni de la newsletter Actes-If, et le tarif exceptionnel vous est appliqué.
:: RESERVATIONS POUR L'ENSEMBLE DE LA PROGRAMMATION ::
:: Par Téléphone: 01.40.24.16.46 :: Par e-mail:
resa@confluences.net ::
:: site web:
www.confluences.net <http://www.confluences.net> :: Contact presse: Véronique Rastocle ::
La galerie est ouverte du lundi au vendredi de 10h à 18h et les soirs de représentation.
Le bar de confluences vous propose de venir vous détendre autour d'un verre ou d'une assiette composée les soirs de représentation.
:: Confluences 190 bd de Charonne 75020 Paris - M° Alexandre Dumas ::