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 L'Afrique et le Rwanda au cinéma

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ibukafrance
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MessageSujet: L'Afrique et le Rwanda au cinéma   L'Afrique et le Rwanda au cinéma Icon_minitimeSam 11 Fév - 17:26

Des figures sont longtemps restées l'apanage des reporters : un enfant qui brandit une Kalachnikov aussi grande que lui, des civils qui montrent des machettes. Dans les journaux, à la télévision, l'enfant-soldat africain était, depuis le début de la guerre civile au Liberia, en 1989, un objet d'horreur et de commisération. Cinq ans plus tard, le génocide des Tutsis rwandais ajoutait les massacres à l'arme blanche à cette galerie.


Il aura fallu une quinzaine d'années à ces images pour devenir un sujet de fiction cinématographique, en même temps que l'Afrique, longtemps absente de l'imaginaire occidental, faisait son retour sur les écrans, via des productions spectaculaires.

La première séquence de Lord of War, succès inattendu dans les salles françaises (1,3 million de spectateurs pour cette biographie d'un marchand d'armes), montre comment une balle de fusil d'assaut chemine de son usine occidentale jusqu'au crâne d'un petit garçon qui fait la guerre dans les rues de Monrovia. La Piste, d'Eric Valli, est un film pour enfants dont le scénario fait néanmoins sa place aux guerres civiles et dont l'héroïne, adolescente européenne, croise le chemin d'un enfant namibien enrôlé de force par une bande armée.

Dans la même période, le cinéma anglo-saxon a produit trois fictions autour du génocide de 1994 : Hotel Rwanda, de l'Irlandais Terry George (sorti en France en 2005), Sometimes in April, du cinéaste Raoul Peck (produit par la chaîne américaine HBO, le film reste inédit chez nous), et le film britannique Shooting Dogs, de Michael Caton Jones, qui sortira le 8 mars.

A ces deux thèmes centraux viennent s'agréger d'autres sujets de déploration : The Constant Gardener (production britannique) dénonce l'utilisation de cobayes africains par les laboratoires pharmaceutiques. Même un film de pure distraction comme Sahara propose le trafic de déchets industriels comme signe de la dépravation d'un méchant dictateur (à qui le scénario donne en partage le Mali, l'une des seules authentiques démocraties du continent).

Et, contrairement à ce qui se passait encore en 2001, quand Ridley Scott tournait au Maroc La Chute du faucon noir, situé en Somalie, les équipes internationales s'aventurent désormais au sud du Sahara : Shooting Dogs et Sometimes in April ont été réalisés au Rwanda, Hotel Rwanda et Lord of War en Afrique du Sud (en partie seulement pour le second), The Constant Gardener au Kenya et La Piste en Namibie.

Cette irruption du continent noir et de ses malheurs met fin à des années de refoulement : en 1999, Instinct, qui mettait en scène un spécialiste des gorilles (Anthony Hopkins), réussissait à situer son action en 1994 au Rwanda sans même mentionner le génocide. Désormais l'Afrique tient solidement son rôle de mauvaise conscience de la planète, et l'on ne peut plus reprocher au cinéma occidental de faire comme si elle n'existait pas. Mais les limites de cet intérêt sautent aux yeux : d'abord, seuls des producteurs indépendants, pour la plupart britanniques, s'y intéressent. rivaux éternels du débat sur la diversité culturelle, les studios hollywoodiens et les producteurs français se retrouvent pour ignorer les sujets africains (il faut toutefois noter que c'est un Français, Philippe Rousselet, qui a produit Lord of War).

D'autre part, ces films ont presque tous besoin du truchement de personnages occidentaux pour produire des fictions situées en Afrique : une enfant dans La Piste, un diplomate dans The Constant Gardener, un volontaire pour une ONG dans Shooting Dogs. Seuls deux des films "rwandais" n'ont pas eu recours à ce procédé : Hotel Rwanda était centré sur un personnage africain, le gérant de l'Hôtel des Mille Collines, à Kigali, qui accueillit des milliers de réfugiés en 1994, mais son rôle était tenu par un Américain, Don Cheadle ; Sometimes in April mettait en scène des acteurs rwandais et britanniques disant des dialogues en anglais.

Il y a à cela une très simple raison : ces films sont destinés à des publics occidentaux. En Afrique, les salles de cinéma ont disparu, sauf en Afrique du Sud, et la production de longs métrages est presque inexistante. Ces images de l'Afrique ne sont pas des images africaines.

Le Monde 11/02/06
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