Rencontre Sarkosy - Kagame

FRANCE - RWANDA - SARKOZY (LEAD 1)
08/12/2007 23:09 RTR

LEAD 1
Début de normalisation entre la France et le Rwanda

LISBONNE, 8 décembre (Reuters) - Nicolas Sarkozy a annoncé samedi soir à Lisbonne "un début de normalisation" dans les relations diplomatiques entre la France et le Rwanda.

Le président français avait eu auparavant un entretien avec son homologue rwandais, Paul Kagame, en marge du sommet Union européenne-Afrique à Lisbonne.

"C'est un début de normalisation", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse. "Nous souhaitons tourner la page, nous souhaitons regarder l'avenir."

"Nous avons convenu de mettre un groupe de travail en place qui doit aboutir à la reprise de nos relations diplomatiques et à ce que le Rwanda et la France regardent vers l'avenir ensemble", a-t-il ajouté.

Le Rwanda a rompu ses relations diplomatiques avec la France en novembre 2006, à la suite de la décision du juge antiterroriste Jean-Louis Bruguières de demander la comparution de Paul Kagame dans l'enquête sur l'assassinat de son prédécesseur, le Hutu Juvénal Habyaramana, assassinat qui fut l'élément déclencheur du génocide de 1994.

Le Rwanda accuse la France d'avoir formé et armé les milices responsables du génocide du printemps 1994, qui fit quelque 800.000 morts - essentiellement des membres de la minorité tutsie et de Hutus modérés.

"Nous n'avons pas toujours su prévenir ou arrêter des drames innommables", a déclaré Nicolas Sarkozy dans le cadre d'un débat sur la paix et la sécurité en Afrique au sommet de Lisbonne.

"Je pense au Rwanda et à son génocide, qui nous oblige à réfléchir, France comprise, à nos faiblesses ou nos erreurs", a-t-il ajouté.

Lors de sa conférence de presse, Nicolas Sarkozy a souligné que ce "ou" avait été soigneusement pesé pour prendre en compte "la totalité des sensibilités".

"Nous avons convenu avec le président Kagame qu'il y avait eu assez de temps passé, assez de souffrance, assez d'humiliation", a-t-il souligné. /EJ

France - Rwanda - UE - Afrique - sommet - diplomatie
08/12/2007 20:02 AFP

Le président français Nicolas Sarkozy a rencontré samedi à Lisbonne, en marge du sommet UE-Afrique, son homologue rwandais Paul Kagame, dont le pays a rompu ses relations diplomatiques avec Paris en 2006, et fait état d'un "début de normalisation" entre les deux pays.
"C'est un début de normalisation, c'est vrai, nous souhaitons tourner la page, nous souhaitons regarder vers l'avenir", a déclaré M. Sarkozy lors d'une conférence de presse.
"Nous avons convenu de mettre en place un groupe de travail qui doit aboutir à la reprise de nos relations diplomatiques, parce que le Rwanda et la France regardent vers l'avenir ensemble", a-t-il ajouté.
"M. Kagame nous a autorisés à rendre public et l'entretien, et son contenu, je crois que c'est quelque chose d'important", a insisté le président français.
"Il y a eu trop de souffrances au Rwanda, j'ai moi-même employé dans mon discours un certain nombre de mots, je crois qu'ils ont touché les autorités rwandaises", a poursuivi Nicolas Sarkozy en évoquant un discours prononcé à la mi-journée à huis clos lors d'une séance du sommet.
"Nous n'avons pas toujours su prévenir ou arrêter des drames innommables. Je pense au Rwanda et à son génocide qui nous oblige à réfléchir, France comprise, à nos faiblesses ou nos erreurs", a-t-il déclaré lors de ce discours, rendu public par la présidence française.
En novembre 2006, le Rwanda a rompu ses relations diplomatiques avec la France après que le juge français Jean-Louis Bruguière eut émis des mandats d'arrêt contre neuf proches du président Kagame dans le cadre de l'enquête sur l'attentat, le 6 avril 1994, contre le président rwandais de l'époque, Juvénal Habyarimana. Son assassinat avait déclenché le génocide au Rwanda.
Le 27 juillet, le chef de la diplomatie rwandaise Charles Murigande avait estimé qu'une normalisation pourrait intervenir "très rapidement" avec Paris et avait rendu hommage à la "nouvelle attitude" de la France depuis l'élection du président Sarkozy.
Il avait toutefois ajouté que les poursuites judiciaires françaises contre des proches de M. Kagame empêchaient de renouer des relations diplomatiques.
Fin septembre, le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner avait rencontré son homologue rwandais à New York, en marge de l'assemblée générale des Nations unies.
M. Kouchner s'était déclaré prêt début août à se rendre "au plus vite" au Rwanda, dès qu'"un certain nombre de choses seront aplanies". Un membre du gouvernement rwandais avait également indiqué que M. Kouchner allait se rendre au Rwanda à la suite d'un entretien téléphonique entre le chef de la diplomatie française et M. Kagame.
Ce déplacement n'a pu se concrétiser jusqu'à présent.
Paris et Kigali entretiennent des relations houleuses depuis le génocide de 1994 au Rwanda, qui a fait, selon l'ONU, environ 800.000 morts parmi la minorité tutsie et les modérés appartenant à la majorité hutue.
L'actuel régime de Kigali, dominé par les Tutsis, accuse régulièrement Paris d'avoir soutenu les forces qui ont commis le génocide, ce que la France a toujours démenti.

"Nous souhaitons tourner la page, nous souhaitons regarder vers l'avenir", a-t-il ajouté (Sarkosy), annonçant la création d'un "groupe de travail" chargé d'accélérer le reprise des liens entre les deux pays.

Cette position marque une nouvelle approche. Celle-ci satisfait les partisans d’une reconnaissance d’une responsabilité française dans le génocide mais sème le trouble chez les défenseurs de la thèse d’une action dénuée d’ambiguïté de la France à cette époque dans cette région.

Le différend entre les deux pays puise ses origines dans le génocide des Tutsis du Rwanda en 1994. Kigali accuse Paris d’avoir formé les militaires rwandais qui encadraient les miliciens auteurs des tueries et d’avoir soutenu le régime hutu, qui a planifié les crimes. Et l’opération française «Turquoise» a, selon ses détracteurs, permis aux génocidaires de se réfugier au Zaïre voisin.

La rencontre Kagame-Sarkozy a jeté les bases d'une normalisation (Kigali)

Le gouvernement rwandais a estimé lundi que la rencontre samedi à Lisbonne entre les présidents Paul Kagame et Nicolas Sarkozy avait jeté les bases "du processus de rétablissement des relations diplomatiques" entre Paris et Kigali, rompues par le Rwanda en novembre 2006.

"Je dirais qu'ils ont jeté les bases du processus de rétablissement des relations diplomatiques", a déclaré la secrétaire d'Etat rwandaise à la Coopération, Rosemary Museminari, à propos des présidents rwandais Paul Kagame et français Nicolas Sarkozy qui se sont rencontrés samedi à Lisbonne, en marge du sommet Union européenne-Afrique.

"Il y a de l'espoir", a indiqué Mme Museminari sur les ondes de la radio gouvernementale, Radio Rwanda, qualifiant l'entretien entre les deux chefs d'Etat de "positif, cordial et amical".

La secrétaire d'Etat a affirmé que MM. Kagame et Sarkozy avaient convenu de ne pas rester prisonniers du passé, reconnaissant cependant que "beaucoup reste encore à faire" pour le rétablissement des relations diplomatiques.

Mme Musemari, qui s'exprimait en langue rwandaise, était jointe par la radio à Lisbonne.

A l'issue d'une rencontre avec son homologue rwandais, M. Sarkozy avait jugé samedi que cet entretien constituait "un début de normalisation".

"Nous avons convenu de mettre en place un groupe de travail qui doit aboutir à la reprise de nos relations diplomatiques, parce que le Rwanda et la France regardent vers l'avenir ensemble", avait-il ajouté.

"M. Kagame nous a autorisés à rendre public et l'entretien et son contenu, je crois que c'est quelque chose d'important", avait insisté le président français.

En novembre 2006, le Rwanda a rompu ses relations diplomatiques avec la France après que le juge français Jean-Louis Bruguière eut émis des mandats d'arrêt contre neuf proches du président Kagame dans le cadre de l'enquête sur l'attentat, le 6 avril 1994, contre le président rwandais de l'époque, Juvénal Habyarimana. Son assassinat avait déclenché le génocide au Rwanda.

Le 27 juillet, le chef de la diplomatie rwandaise Charles Murigande avait estimé qu'une normalisation pourrait intervenir "très rapidement" avec Paris et avait rendu hommage à la "nouvelle attitude" de la France depuis l'élection de M. Sarkozy.

Il avait toutefois ajouté que les poursuites judiciaires françaises contre des proches de M. Kagame empêchaient de renouer des relations diplomatiques.

Fin septembre, le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner avait rencontré M. Murigande à New York, en marge de l'assemblée générale de l'ONU.

Paris et Kigali entretiennent des relations houleuses depuis le génocide de 1994 au Rwanda qui a fait, selon l'ONU, environ 800.000 morts parmi la minorité tutsie et les modérés appartenant à la majorité hutue.

L'actuel régime de Kigali accuse régulièrement Paris d'avoir soutenu les forces qui ont commis le génocide, ce que la France a toujours nié.

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