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 Recherchés au Canada ?

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ibukafrance
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ibukafrance


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MessageSujet: Recherchés au Canada ?   Recherchés au Canada ? Icon_minitimeDim 18 Nov - 11:14

Ils étaient ministre, professeur ou maçon. Ils sont accusés d'avoir planifié le génocide rwandais, d'avoir incité aux massacres ou d'avoir eux-mêmes violé et tué des dizaines de personnes, y compris des femmes et des enfants. Ils vivent aujourd'hui une petite vie tranquille. Près de chez vous.

Cinq Rwandais figurant sur la liste des suspects les plus recherchés du Rwanda se terrent au Canada. Ce sont les «gros poissons» dont le Rwanda réclame officiellement l'extradition, tout en se doutant que bien d'autres ont trouvé refuge au pays après avoir participé aux massacres d'avril 1994.

«Il y a des centaines de suspects au Canada, pas seulement cinq», confirme Jean Bosco Mutangana, porte-parole du Parquet général du Rwanda, l'organisme responsable de traquer les fugitifs du génocide dans le monde entier.

La question est si préoccupante qu'une division spéciale «Rwanda» été créée au sein de la Section des crimes de guerre de la GRC, afin d'enquêter sur les présumés génocidaires rwandais établis au Canada. Au moins trois enquêteurs y sont affectés à temps plein.

Il arrive que les victimes croisent leurs bourreaux. «Quand vous les rencontrez, ces gens-là ne démontrent aucun signe de peur ou de remords. Au contraire, ils sont parfois arrogants. C'est très difficile pour les survivants», dit Jean-Paul Nyilinkwaya, porte-parole du regroupement québécois PAGE-Rwanda.

«Un jour, une fille a reconnu un génocidaire dans un bus à Ottawa. Remarquant sa surprise, l'homme s'est approché et lui a lancé: tu pensais que le Canada était réservé aux Tutsis? Elle a dû sortir à l'arrêt suivant. Depuis, elle n'ose plus reprendre cette ligne de bus de peur de tomber sur lui.»

Cette arrogance s'explique. Pendant des années, les génocidaires ont eu très peu de raisons de craindre les autorités canadiennes. Ils n'ont guère couru le risque d'être traduits en justice, encore moins d'être expulsés au Rwanda. Mais les choses changent. Peu à peu, l'étau se resserre autour des criminels de guerre qui croyaient pouvoir refaire leur vie en toute impunité au Canada.

La fin de la récréation a été sonnée en novembre 2005, lors de l'arrestation de Désiré Munyaneza. Le procès de cet homme accusé d'avoir pris part au génocide avec un zèle maniaque se tient actuellement à Montréal.

En juillet, le Rwanda a aboli la peine capitale, éliminant du même coup un obstacle important à l'expulsion de suspects génocidaires exilés ailleurs dans le monde. Cette initiative pourrait notamment faire débloquer l'affaire Léon Mugesera, dont l'expulsion a été décidée en 2005 par la Cour suprême, mais qui n'a jamais été réalisée en raison des risques d'exécution dans son pays natal.



Le pire scénario: l'impunité



Les choses bougent aussi du côté du Tribunal pénal international pour le Rwanda, qui doit boucler l'ensemble des procès intentés contre de présumés génocidaires d'ici la fin 2008. L'été dernier, le procureur de ce tribunal, qui relève des Nations unies, s'est dit prêt à transférer un dossier au Rwanda. «Il a en quelque sorte donné sa bénédiction aux tribunaux rwandais. Ça fait suite à l'abolition de la peine capitale, mais aussi à des améliorations du système judiciaire et du régime pénitentiaire», explique William Schabas, directeur du Centre irlandais des droits de l'homme.

Le Rwanda a procédé à de telles réformes parce qu'il veut «démontrer au monde entier qu'il est capable de faire ce genre de procès», dit M. Schabas. Et convaincre les pays qui hébergent des suspects de les renvoyer au Rwanda pour qu'ils y soient jugés. Le Royaume-Uni, par exemple, étudie en ce moment la requête en extradition de quatre Rwandais accusés d'avoir pris part au génocide.

Selon l'organisme new-yorkais Human Rights Watch, toutefois, les quatre hommes devraient plutôt être jugés en sol britannique. «Il n'y a pas encore de garanties suffisantes quant à l'indépendance des tribunaux. Dans plusieurs procès sensibles, nous avons observé des ingérences politiques ayant abouti à des verdicts qui ne concordaient pas avec la preuve», explique Richard Dicker, directeur du programme sur la justice internationale à Human Rights Watch.

Sur papier, les lois rwandaises sont parfaites. En pratique, il reste du chemin à faire, poursuit M. Dicker, qui craint même que les suspects transférés au Rwanda ne puissent pas présenter de témoins pour leur défense. «Nous avons documenté des cas où des responsables ont intimidé et même détenu des témoins dans le but d'influencer leur témoignage.»

«Si le Canada n'extrade pas, alors il devra poursuivre, dit Payam Akhavan, professeur de droit international à l'Université McGill. Au bout du compte, le pire scénario, c'est l'impunité.»

Cinq hommes recherchés

Cinq Rwandais figurant sur la liste des suspects les plus recherchés du Rwanda pour leur participation au génocide de 1994 habitent au Canada.



Léon Mugesera



Ancien professeur à l'Université nationale du Rwanda et membre bien en vue du mouvement extrémiste Hutu Power, il aurait incité les gens à "exterminer les cancrelats tutsis" dans un discours incendiaire, en novembre 1992. Habitant à Québec, il se bat contre son expulsion depuis 12 ans.



Pierre Célestin Halindintwali



Ex-directeur des travaux publics à Butare, il aurait utilisé les pelles mécaniques de son département pour creuser des fosses communes. Pire, il aurait contribué à remplir ces fosses en massacrant une famille entière. Il aurait fourni armes, essence et vivres aux miliciens hutus. Après avoir longtemps vécu à Québec, il habiterait dans la région d'Ottawa.



Évariste Bicamumpaka



Ancien sous-préfet de Butare, il aurait été l'un des principaux dirigeants des milices Interahamwe de la préfecture, leur fournissant des armes, des machettes et des conseils meurtriers. Il habiterait la région de Vancouver.



Gaspard Ruhumuliza



Ancien ministre de l'Environnement et du Tourisme, il faisait partie des extrémistes hutus qui se sont réunis après la mort du président Juvénal Habyarimana pour organiser le génocide. De plus, il aurait incité les foules aux massacres et appartenu à un escadron de la mort chargé d'éliminer les opposants politiques. La Presse n'a pu découvrir où il vit ici.



Vincent Ndamage



Maçon soupçonné d'avoir dirigé une milice Interahamwe, ces groupes paramilitaires hutus qui ont tué les Tutsis à coups de machettes pendant 100 jours en 1994. Il aurait prononcé des discours appelant au carnage et participé à plusieurs viols et meurtres, dont le massacre de 30 enfants. Il nous a également été impossible de connaître son lieu de résidence.
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