Une vingtaine de propriétaires d`organes de presse écrite et audiovisuelle du Rwanda ont entamé lundi à Kigali une formation destinée à leur faire acquérir les aptitudes nécessaires pour transformer leurs institutions en entreprises professionnelles et rentables.
Cette session d`une semaine, organisée par l`ambassade des Etats-Unis à Kigali, est encadrée par l`expert américain David Applefield, qui a d`emblée insisté sur les notions élémentaires d`éthique et de déontologie professionnelle qui doivent animer en tout lieu et en tout temps les journalistes.
"Je vous conseille de respecter l`éthique et la déontologie de votre profession si vous voulez asseoir votre crédibilité devant le public et rendre vos entreprises plus rentables", a-t-il lancé en substance à ses interlocuteurs.
Pour leur part, les journalistes de la presse indépendante ont déploré le fait que depuis de longues années le Rwanda ne dispose pas de suffisamment d`imprimeries, qui pourraient leur faciliter leurs travaux d`impression au lieu d`être contraints d`aller faire imprimer leurs copies dans les pays voisins comme l`Ouganda.
"C`est cette situation qui est à l`origine de la précarité qu`on note dans la plupart des rédactions des organes de presse privée au Rwanda", a confié à la PANA le rédacteur en chef d`un hebdomadaire privé qui a requis l`anonymat.
Les journalistes ont par ailleurs déploré que la Convention internationale de Florence relative à l`exonération des taxes pour tout matériel de presse, signé en 1952 ratifiée en 1962 par le Rwanda, n`ait jamais été appliquée dans le pays et reste seulement dans les discours officiels.
Depuis 1991, année considérée comme celle du multipartisme et du pluralisme médiatique au Rwanda, le pays compte une dizaine de radios privée et une quarantaine de journaux indépendants agréés, mais dont la plupart ont du mal à paraître régulièrement, faute de moyens suffisants.