Projection de deux films rwandais

RWANDA - 26 mai 2005 - par PANAPRESS

Une association des acteurs et réalisateurs, étudiants et professeurs de l'Université Nationale du Rwanda «Kemit» a projeté dans la soirée de mercredi, les deux premiers films entièrement interprétés ar des acteurs rwandais, a constaté sur place, la PANA.
Les deux court-métrages projetés mercredi à Kigali, ont comme principaux acteurs, deux jeunes filles Goreth et Isugi, enfants orphelins du génocide ou du VIH/SIDA, confrontés à des difficultés liées à leurs nouvelles responsabilités de chefs de famille.

Le premier film de 15 minutes est intitulé «Goreth». Pour le deuxième court métrage de 25 minutes, Isugi, une jeune rescapée du génocide de 1994, voit sa vie toujours hantée par le souvenir de ses parents disparus, plus de 10 ans après ces tragiques événements. Elle doit en plus, faire face au harcèlement sexuel d'un père adoptif, le mari de sa tante.

Le directeur technique et artistique des deux films, François Woukoache, a demandé au ministère de la culture de s'investir activement dans la promotion du cinéma rwandais. «Nous disposons de talents, mais il y'a un problème lié au manque d'un endroit bien aménagé pour abriter des spectacles culturels» a précisé Woukoache.

La plupart des films réalisés sur le Rwanda, sont focalisés sur le génocide. On peut citer notamment «100 days» du producteur rwandais Eric Kabera, «Sometimes in April» du haïtien Raul Peck, et «Tuez-les tous» qui a été dernièrement realisé par deux cinéastes français, qui démontrent le rôle joué par la France dans le génocide de 1994.

«Sometimes in April» de Raoul Peck avait été projeté samedi 22 janvier 2005 au Rwanda en avant-première mondiale.

Le réalisateur de « Sometimes in April », qui était en compétition en février 2005 au festival de Berlin, avait promis de revenir au Rwanda présenter ce film qu'il a tourné en partie dans le pays. Il a d'ailleurs été le premier à oser tourner sur place un film sur le génocide, avec la participation de plus de 5.000 figurants locaux.

C'est donc en avant-première mondiale que l’Haïtien Raoul Peck a montré son ilm samedi soir, avec une partie de l'équipe et en présence du président rwandais Paul Kagame, dans le stade de Kigali… Un stade où, onze ans plus tôt, des milliers de Rwandais furent massacrés. Une information bien sûr rappelée par le Ministre de la Culture avant la projection, demandant une minute de silence en mémoire des victimes du génocide de 1994 qui, selon les Nations unies, a fait 800.000 morts - majoritairement des Tutsis, mais aussi des Hutus modérés.

Une deuxième projection, toujours au stade de Kigali, a eu lieu le lendemain, dimanche soir, et a mobilisé près de 18000 personnes, selon les organisateurs.

Le film « Sometimes in April » retrace l'histoire du génocide à travers le destin d'une famille, deux frères, l'un rescapé, l'autre ayant diffusé des messages de haine sur la Radio-télévision des Mille Collines. Il revient sur les trois mois de massacre, l'absence de réaction de la communauté internationale, mais aussi sur les procès du Tribunal pénal international pour le Rwanda à Arusha.

Il semble que ce film a des difficultés pour sortir en France.