Une femme qui témoignait lundi devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) a accusé l’ancien sous-préfet, Dominique Ntawukulilyayo, d’avoir attiré ses administrés tutsis dans un piège où ils ont été par la suite massacrés par milliers en 1994.
Accusé de génocide et de crimes contre l’humanité, Ntawukulilyayo était sous-préfet de Gisagara, dans la préfecture de Butare (sud), pendant le génocide.
Selon Madame AYQ, ainsi désignée pour préserver son anonymat, l’ancien sous-préfet a « conseillé » aux Tutsis qui s’étaient regroupés sur la place du marché de Gisagara, de se rendre sur la colline avoisinante de Kabuye, leur promettant d’y garantir leur sécurité et de leur y apporter à manger.
«Nous n’avons pas été protégés (…) Les assaillants ont ouvert le feu sur nous (…) Les corps atteints tombaient », a raconté AYQ, une femme hutue qui a perdu son mari tutsi et trois de leurs six enfants, dans ces massacres de Kabuye.
Selon l’acte d’accusation, les tueries de Kabuye ont duré plusieurs jours vers la fin avril 1994.
L’ancien sous-préfet qui clame son innocence a été arrêté le 16 octobre 2007 à Carcassonne, dans le sud-ouest de la France, sur la base d’un mandat d’arrêt émis par le TPIR le 21 septembre de la même année.
Son procès se déroule depuis mercredi dernier devant une chambre présidée par la juge pakistanaise Khalida Rashid Khan.
Les débats se poursuivent mardi.
NI/ER/GF
Agence Hirondelle