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 Ecole ou Travail

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ibukafrance
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MessageSujet: Ecole ou Travail   Ecole ou Travail Icon_minitimeVen 6 Juil - 19:18

L'école ou le travail : les pauvres ont-ils le choix ?


(Syfia Grands Lacs/Rwanda) Au Rwanda, gouvernement et associations tentent de faire retourner à l'école les 450 000 enfants qui travaillent en ville ou dans les champs. De premiers résultats ont été enregistrés, mais la forte pauvreté reste le principal obstacle à ces programmes. Près d'un quart des jeunes rwandais (24%) travaillent et ne vont pas à l'école. Cette triste statistique a incité le gouvernement à agir. Formation des inspecteurs du travail, sensibilisations des parents et des enfants et, en juin, au moment de la journée mondiale d’action contre le travail des enfants, sketches radiodiffusés chaque matin, tout est bon pour faire retourner les enfants à l'école. Selon le ministère de la Fonction publique et du Travail (MIFOTRA), le travail des enfants de moins de 18 ans est prohibé au Rwanda et une législation pour faire respecter cette interdiction est en train d'être mise en place. Sur le terrain, des organisations de la société civile telles Haguruka, une association féminine qui milite pour les droits de l’enfant et de la femme depuis 1994, et Kenya, Uganda, Rwanda, Ethiopia Together (KURET), un programme de World Vision pour la lutte contre le travail des enfants, aident ceux qui veulent s'en sortir. Mais, malgré quelques succès, force est de constater que la pauvreté reste trop forte pour faire changer durablement la situation.

Les petits cueilleurs de thé interdits
De 2004 à mars 2006, le Mifotra a cependant recensé plus de 6000 enfants qui ont quitté le travail pour l'école. Pour les y aider, KURET leur donne du matériel scolaire et assiste matériellement leurs familles, comme l’explique Françoise Mukamugabo, coordinatrice du programme dans le district de Nyamagabe au Sud du pays. "Grâce à KURET, ma fille a abandonné le travail de domestique il y a une année, témoigne Gratien Munyemana de la même région. Elle étudie maintenant en 5ème année primaire. World Vision lui donne des cahiers, uniformes, etc. et j’ai reçu une chèvre ; ça m’a beaucoup aidé".
Dans les zones de production de thé, les autorités sont passées à l'action. "Le 17 mai, le maire du district nous a convoqués dans une réunion avec toutes les autorités locales. C’était pour voir comment arrêter le travail des enfants utilisés depuis bien longtemps comme cueilleurs de feuilles de théiers, explique M. Rwirima, gérant de COTHENYA (Coopérative des théiculteurs de Nyaruguru) au sud. Dès lors, ici on ne les voit plus dans les travaux de cueillette. Ils ne sont plus acceptés. Ils sont chassés par les autorités de l’usine à thé de Mata." Selon lui, ces enfants qui ont abandonné le travail de cueilleur ont, pour la plupart, réintégré l’école. Ils sont remplacés par des adultes qui avaient longtemps négligé ce travail peu rémunérateur (18 Frws – 0.03 $) - par kg de feuilles de théier). Aujourd’hui, ils gagnent un peu plus avec une motivation supplémentaire de produits en nature : plus de 20 kg de haricots à un cueilleur qui arrive à 500 kg de feuilles de théier en un mois.
La plupart des enfants qui n’ont pas pu fréquenter l’école ou l’ont abandonnée en cours du cycle primaire, ont été contraints de devenir prématurément travailleurs. Soit leur famille était trop pauvre, soit ils sont orphelins, non accompagnés ou mal encadrés par leurs familles, suite au génocide et à ses multiples conséquences, notamment l’emprisonnement de nombreux parents.

Aide insuffisante
"Beaucoup d’entre eux sont utilisés comme domestiques et portefaix surtout dans les centres urbains, d’autres comme cueilleurs dans les régions théicoles (au sud et au nord-ouest), d’autres comme gardiens de vaches et pêcheurs (surtout à l’est du pays) et enfin d’autres travaillent dans les carrières", explique Zachée Muhoza, chargé des formations et mobilisation à KURET.
Dans certaines régions, même les enfants qui sont à l’école sont très irréguliers ; ils s’absentent souvent pour aller travailler afin de gagner un peu d’argent. "Les jours de marché je ne vais pas à l’école. Je viens ici pour aider les gens à transporter ce qu’ils ont acheté. À la fin de la journée j’ai 200 ou 300 francs (moins de 0,50 $)", témoigne, l’air fatigué, Karangwa Egide (11 ans) rencontré au marché de Nyamagabe, un samedi de fin mai, avec un sac de pommes de terre (environ 20 kg) sur la tête. Ces petits travailleurs à bon marché peinent souvent plus de 10 heures par jour et fournissent un travail au-dessus de leurs forces et de leurs capacités.
Nombre de ces enfants qu’on a aidés à réintégrer l’école ont cependant bien du mal comme Emmanuel Kalisa (14 ans) du centre scolaire Nyanza au centre du pays : "J’ai abandonné le travail des carrières en 2006 et j’ai réintégré l’école en 4eme année. J’essaie d’étudier mais je manque de matériel scolaire et d’autres choses utiles puisque je suis orphelin de père et que ma mère est très pauvre… " Certains n'y arrivent pas et retournent travailler. Venantie Mukahigiro, directrice du centre scolaire de Kibilizi au Sud, signale ainsi plus de 30 cas depuis janvier dernier. Les fonds pour l’éducation mis en place au niveau des Cellules sont destinés aux seuls élèves nécessiteux du secondaire qu’on épaule pour le minerval. Les cas sociaux du primaire ne sont pratiquement pas assistés par le gouvernement. Seul World Vision les aide là où il est présent.
Selon Nshuti Manassé, ministre du Travail, "450 000 enfants n’étudient pas et donc travaillent encore ; c’est un grand problème, car ces enfants constituent l’avenir de notre pays. La stratégie la plus efficace est de diminuer la pauvreté dans les ménages." Un long processus.
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