Kagamé accuse la France d'avoir aidé au génocide rwandais
Reuters
Le président rwandais Paul Kagamé, en visite en Grande-Bretagne, a accusé la France d'avoir apporté un soutien actif au génocide qui a fait 800.000 morts en 1994 dans son pays.
"C'est la France qui a soutenu les forces qui ont commis le génocide, elle les a entraînées, elle les a armées et elle a participé aux combats contre les forces qui tentaient de mettre fin à ce génocide", a-t-il affirmé à la BBC.
"La France, à aucun moment, n'a tenté d'arrêter le génocide", a-t-il ajouté. "Au contraire, (les Français) ont joué effectivement un rôle durant la période qui a conduit à ce génocide en soutenant le gouvernement du Rwanda."
Le juge français Jean-Louis Bruguière a lancé le mois dernier des mandats d'arrêt contre neuf proches du président Kagamé et demandé au secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, d'envisager des poursuites contre le dirigeant tutsi pour l'assassinat de son prédécesseur hutu, Juvénal Habyarimana, en avril 1994, attentat considéré comme le déclencheur des massacres de Tutsis et Hutus modérés.
Kagamé rejette ces accusations.
"C'est absurde. J'ai combattu les forces qui ont commis le génocide. Je suis un combattant de la liberté, on ne peut pas me considérer comme un criminel", a-t-il dit à la BBC.