Corneille poursuivi pour 280 000 $
David Santerre
Le Journal de Montréal
07/11/2006 05h10
Parce qu'il lui aurait tourné le dos et bafoué son contrat avec elle, la maison de disques qui a fait du premier album de Corneille un succès retentissant poursuit le célèbre chanteur pour 280 000$.
En 2002, la plupart des grandes maisons de production québécoises et françaises auraient refusé d'endisquer les chansons de Corneille. Son style musical, le rythm and blues en français, avait historiquement peu de succès.
Finalement, Level Music acceptait et coproduisait, avec Angel Dust Music, société fondée par Corneille et son agent, l'album Parce qu'on vient de loin.
Selon la poursuite déposée par Level vendredi dernier en Cour supérieure, le chanteur originaire du Rwanda était alors loin de sa célébrité et de sa richesse actuelles.
«Leur situation financière (lui et son agent) était très précaire et ils avaient d'ailleurs été obligés, à l'époque, de solliciter l'aide de Judi Richards pour payer le loyer de Corneille», y lit-on.
Selon la poursuite, Level Music a dépensé 150 000$ pour payer les musiciens de Corneille, ses dépenses quotidiennes, les frais de studio, de promotion et de tournage du premier vidéoclip et a loué la Place des Arts pour le lancement de son premier disque. Level a même investi dans la première tournée européenne de Corneille.
Deux autres albums
Le contrat entre Level et Angel Dust comportait selon la poursuite une clause conférant aux deux maisons une option sur la production de deux autres albums, si les résultats du premier étaient satisfaisants. Option devant être exercée dans les 18 mois suivant la mise en marché de Parce qu'on vient de loin, en septembre 2002.
Ce dernier album ayant connu des ventes fulgurantes dans la francophonie, environ un million de disques, on ne peut douter que les résultats étaient satisfaisants.
Là commence le litige, qui tourne entre autres choses autour de ce droit d'option.
Level affirme avoir manifesté son désir de se prévaloir de son option dans les 18 mois réglementaires, mais ses revendications seraient demeurées lettre morte.
Pourtant, une fois le délai expiré, Level recevait une lettre de l'avocat de Corneille lui annonçant qu'il ne s'était pas prévalu de son option à temps et que conséquemment, le chanteur irait voir ailleurs.
Il cherchait à faire affaires avec une plus grosse boîte, dit la poursuite.
280 000$
Les Marchands de rêves a été lancé il y a un an, sans la participation de Level Music.
Cette dernière entend notamment prouver en cour qu'elle a bien exercé son droit d'option et que Corneille lui doit donc sa part des recettes de son dernier album, soit 280 000$.