Jeudi 16 mars 2006, au Centre Communautaire Laïc Juif, à l’issue de la première de la projection du film « Rwanda, les collines parlent » de Bernard Bellefroid, des négationnistes du génocide des Tutsi du Rwanda (1994) ont troublé l’ordre dans l’auditorium et ont menacé les rescapés.
Après la projection du film et une courte entracte, vers 22h, le public du CCLJ a assisté au débat sous la présidence de Mirjam Zomersztajn, directrice du CCLJ avec la participation de Luc Dardenne, producteur du film, Bernard Bellefroid, réalisateur, Michèle Hirsch, avocate des parties civiles des procès belges du Rwanda en 2001 et 2005 et Maxime Steinberg, historien de la Shoah.
La première partie du débat était réservée aux intervenants, la seconde partie aux questions des participants.
Dès le début du débat, une dizaine de personnes se sont installées tout près des deux micros réservés au public, au devant de la scène.
D’emblée, quatre personnes s’y sont succédé pour tenir des propos négationnistes en affirmant qu’il n’y avait pas eu un génocide des Tutsi en 1994 et que, bien au contraire, ce sont les Hutu qui ont été massacrés par les Tutsi dans une guerre menée de l’extérieur par le FPR.
Ils sont retournés à leurs places, mais ils ont continué à huer les orateurs.
Ensuite, ils ont menacé et nargué des rescapés Tutsi qui étaient assis calmement dans la salle pour suivre le débat. Un de ces négationnistes, s’adressant à Emmanuel Gatera, président de la section bruxelloise de l’association IBUKA, l’a menacé - en exécutant le geste de trancher la gorge - en kinyarwanda : « ton tour de mourir est proche et tôt ou tard nous aurons ta peau ! ».
Des rescapés et des témoins qui étaient dans la salle ont pu identifier certains de ces individus. Ces faits se sont d’ailleurs produits en présence de l’ambassadeur du Rwanda, S.E.M. Joseph BONESHA.
Le CCLJ condamne avec la plus grande fermeté les propos négationnistes de ces individus. Ces attaques, qui ravissent aux Tutsi la dignité de la mémoire de leurs morts est une atteinte inadmissibles à leurs souffrances. Elles relèvent, dans un pays démocratique tel que le nôtre, de la répression antiraciste. Le CCLJ qui soutiendra toute initiative en ce sens, rappelle, à cette occasion, qu’il est en faveur de la pénalisation de la négation des génocides des Arméniens et des Tutsi du Rwanda.