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 j'ai serré la main du diable

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ibukafrance
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MessageSujet: j'ai serré la main du diable   j'ai serré la main du diable Icon_minitimeSam 29 Juil - 5:54

Rwanda : un nouveau film sur le génocide début septembre
Inspiré du témoignage du général Dallaire, ancien commandant des Casques bleus

vendredi 28 juillet 2006, par Panapress


Un film dont le sujet est le génocide rwandais de 1994 est en ce moment en tournage à Kigali. Le scénario est inspiré du livre du général Dallaire, ancien commandant des Casques bleus au Rwanda à cette époque, dans lequel il dénonce la complicité de l’Onu et de la communauté internationale.

Un nouveau film réalisé à partir du livre J’ai serré la main du diable de l’ancien commandant des Casques bleus au Rwanda durant le génocide, le général canadien Roméo Dallaire, sera projeté début septembre prochain, a appris jeudi la PANA de source autorisée à Kigali. Selon le producteur du film, Danny Shampoo, la réalisation du film, actuellement en tournage à Kigali, coûte au moins 200 000 dollars américains par semaine. « Cela fait presque un mois que nous avons commencé le tournage, avec le recrutement de plus de 300 000 ressortissants rwandais », a révélé Danny Shampoo, qui a ajouté que la date limite pour la première projection du film a été fixée à début septembre prochain.

Dans son livre, le lieutenant général Roméo Dallaire, actuellement à la retraite, décrit la complicité de l’Onu et de la communauté internationale qui ont ignoré les informations que l’officier canadien fournissait sur la préparation du génocide au Rwanda quelque temps avant le déclenchement de la tragédie. « La communauté internationale, notamment le département d’Etat américain, les autorités belges et plusieurs hauts officiels de l’Onu à New York étaient bien au courant d’une situation de crise qui prévalait au Rwanda à l’époque. Ils n’ont rien fait lorsque je leur ai demandé d’envoyer une force supplémentaire pour stopper le génocide en préparation », regrette M. Dallaiare dans son ouvrage.

Le génocide sur grand écran

Le général Dallaire était commandant des troupes de la Mission des Nations unies pour l’assistance au Rwanda (Minuar) qui était alors chargée de superviser la mise en application des accords de cessez-le-feu entre le gouvernement rwandais et l’ex-mouvement rebelle du Front patriotique rwandais (FPR, actuel parti au pouvoir). Selon lui, il était possible de stopper le génocide qui a coûté la vie à plus de 800 000 personnes, essentiellement de la communauté tutsie et des Hutus modérés, si la logistique et l’effectif de ses troupes avaient été renforcés.

Tous les films réalisés sur le Rwanda sont focalisés sur le génocide : 100 days de Nick Hughes (Grande-Bretagne), Gardiens de la mémoire du Rwandais Eric Kabera, Sometimes in April du Haïtien Raul Peck, Shooting Dogs de Michael Caton-Jones (USA, Rwanda) et Hotel Rwanda de Terry George (Grande-Bretagne, Afrique du Sud, Italie), qui a connu un grand succès en Occident. Ce dernier, interprété par un Hutu, ancien gérant de l’hôtel des Mille Collines situé en plein centre de Kigali, n’a pas été du goût des rescapés du génocide, qui déplorent notamment le côté fiction du film dont la mise en scène, estiment-ils, a été déformée dans le but de banaliser l’ampleur du génocide de 1994.
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MessageSujet: Re: j'ai serré la main du diable   j'ai serré la main du diable Icon_minitimeDim 27 Aoû - 7:12

Originaire de St-Félix, il a participé au tournage de Shake Hands with the devil
Jean-Guy Plante replonge au coeur du génocide rwandais
ParMarie-Chantal Fiset

L’ancien militaire et porte-parole des Nations Unies Jean-Guy Plante, originaire de Saint-Félix-de-Dalquier, a été replongé au coeur de l’histoire du génocide rwandais de 1994, au cours des trois derniers mois. En plus de jouer son propre rôle dans le film Shake Hands with the devil basé sur le roman du général Roméo Dallaire, il a occupé le poste de conseiller en matière militaire et des Nations Unies pendant le tournage.

Jean-Guy Plante revient en Abitibi à tous les étés depuis que lui et sa femme Monique ont quitté la région pour s’établir à Saint-Bruno, en banlieue de Montréal. Mais cette année, M. Plante a dû retarder son habituel voyage de pêche pour se rendre au Rwanda.

Ayant été témoin du génocide qui a coûté la vie à plus de 800 000 Tutsis et Hutus modérés en moins de 100 jours, M. Plante a servi de conseiller pendant le tournage. Il a aussi formulé un compte-rendu hebdomadaire des activités au général. Les deux hommes se connaissent bien pour s’être côtoyé pendant et après la tragédie.

M. Plante a été engagé par le réalisateur Roger Spottiswoode afin d’utiliser ses souvenirs pour recréer le plus fidèlement possible les événements. «J’avais avec moi des centaines de photos et des films pour m’aider à reconstituer les faits, explique l’homme de 60 ans qui avoue avoir laisser couler quelques larmes lors du tournage de deux scènes particulièrement émouvantes.» M. Plante se rappelle entre autres d’avoir vu une centaine de morts dans une église, des souvenirs qu’il aurait préféré ne jamais avoir à se remémorer.

«Au début je me suis demandé ce que je venais faire là, mais je me suis vite ressaisi», raconte-t-il. Décors, costumes, personnages, dont celui du général Roméo Dallaire interprété par le comédien Roy Dupuis, rien ne devait être laissé au hasard. L’Abitibien d’origine n’a d’ailleurs pas tardé à créer un lien d’amitié avec Roy Dupuis, qui a aussi passé quelques années de sa vie à Amos. «C’est moi qui me suis occupé de lui quand il est arrivé en Afrique», relate M. Plante en ajoutant que l’acteur s’arrêtait parfois de jouer pour lui demander conseils sur les agissements du général.

Acteur?
«Il n’était pas question de me mettre dans le film juste pour me faire plaisir même si j’ai trouvé ça flatteur», admet celui qui pense apparaître au moins deux fois dans le long-métrage. M. Plante a notamment joué son propre rôle dans une scène où le général est en réunion.

J’ai serré la main du diable, en version française, devrait sortir en salle en octobre 2007. D’ici là, il sera sans doute possible de voir M. Plante à Amos puisqu’il prévoit venir y taquiner le poisson.
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MessageSujet: Re: j'ai serré la main du diable   j'ai serré la main du diable Icon_minitimeMer 13 Sep - 6:36

Cinéma : Le drame du Rwanda de nouveau sur les écrans
Un nouveau film sur le génocide rwandais

Le Patriote No. 2087 du Mercredi 13 Septembre 2006
Un nouveau film réalisé à partir du livre “J’ai serré la main du diable” de l’ancien commandant des casques bleus au Rwanda durant le génocide, le général canadien Roméo Dallaire, sera projeté durant ce mois de septembre à Kigali, selon la Pana. Selon le producteur du film, Danny Shampoo, la réalisation du film actuellement en tournage à Kigali, exige au moins une dépense de 200.000 dollars américains par semaine. “Cela fait presque un mois que nous avons commencé, avec le recrutement de plus de 300.000 ressortissants rwandais”, a révélé M. Shampoo, qui ajouté que la date limite pour la première projection du film a été fixée à début septembre prochain. Dans son livre, le lieutenant-général Roméo Dallaire, actuellement à la retraite, décrit la complicité de l’ONU et de la communauté internationale qui ont ignoré les informations que l’officier canadien fournissait sur la préparation du génocide au Rwanda quelque temps avant le déclenchement de la tragédie.
“La communauté internationale, notamment le département d’Etat américain, les autorités belges et plusieurs hauts officiels de l’ONU à New York étaient bien au courant d’une situation de crise qui prévalait au Rwanda à l’époque. Ils n’ont rien fait lorsque je leur avais demandé d’envoyer une force supplémentaire pour stopper le génocide en préparation”, regrette M. Dallaiare dans son ouvrage.
Le général Dallaire était commandant des troupes de la Mission des Nations unies pour l’assistance au Rwanda (MINUAR) qui était chargée de superviser la mise en application des accords de cessez- le-feu entre le gouvernement rwandais et l’ex-mouvement rebelle du Front patriotique rwandais (FPR, actuel parti au pouvoir). Selon lui, il était possible de stopper le génocide qui a coûté la vie à plus de 800.000 personnes, essentiellement de la communauté tutsie et des hutus modérés, si la logistique et l’effectif de ses troupes avaient été renforcés.
Tous les films réalisés sur le Rwanda sont focalisés sur le génocide. Parmi, les titres les plus connus, figurent “100 days” et “Gardiens de la mémoire”, tous deux du réalisateur rwandais Eric Kabera, “Sometimes in April”, du Haïtien Raul Peck et “Hotel Rwanda”, qui a connu un grand succès en Occident.
Ce dernier film, interprété par un Hutu, ancien gérant de l’hôtel des Mille Collines situé en plein centre de Kigali, n’a pas été du goût des rescapés du génocide, qui déplorent notamment le côté fiction de ce film dont la mise en scène, estiment-ils, a été déformée dans le but de banaliser l’ampleur du génocide de 1994.
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MessageSujet: Re: j'ai serré la main du diable   j'ai serré la main du diable Icon_minitimeVen 29 Juin - 19:05

J'ai serré la main du diable raconte l'histoire d'un soldat canadien partagé entre son devoir et sa conscience. En 1994, les Nations Unies ont dépêché le général Roméo Dallaire au Rwanda adin de mettre en application un difficile processus de paix. Le jour même où est hissé le drapeau des Nations Unies, six petites filles sont massacrées, geste qui semble avoir été posé par les forces rebelles. Le chaos s'ensuit.

Impuissant devant le spectacle de cette descente aux enfers, l'armée le rappelle au pays. Ne pouvant se résigner à quitter le Rwanda et laisser le peuple à lui-même, il désobéit. Il assiste au départ des troupes belges et de ses troupes les mieux équipées. Promettant une histoire quotidienne aux journalistes qui acceptent de rester, le lieutenant-général Dallaire tente d'attiser l'attention de la comunauté internationale afin qu'elle réagisse.

Plus de 800 000 Rwandais ont perdu la vie au terme de ce génocide. Le lgén Dallaire a réussi à sauver près de 30 000 personnes.
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MessageSujet: Re: j'ai serré la main du diable   j'ai serré la main du diable Icon_minitimeJeu 6 Sep - 18:19

Bande-annonce et affiche en français de J'ai serré la main du diable

http://www.cinoche.com/actualites/1888
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MessageSujet: Re: j'ai serré la main du diable   j'ai serré la main du diable Icon_minitimeJeu 20 Sep - 11:08

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MessageSujet: Re: j'ai serré la main du diable   j'ai serré la main du diable Icon_minitimeMer 26 Sep - 20:58

French distributors shun Romeo Dallaire film

Kigali, September 26 (RNA) - Oscar-winning Canadian producer Michael Donovan is bitter with French distributors for ignoring his movie, ‘Shake Hands With the Devil’, because it criticizes France for encouraging the 1994 Genocide,
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MessageSujet: Re: j'ai serré la main du diable   j'ai serré la main du diable Icon_minitimeJeu 27 Sep - 11:47

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MessageSujet: Re: j'ai serré la main du diable   j'ai serré la main du diable Icon_minitimeJeu 27 Sep - 17:47

La première québécoise de l'adaptation cinématographique du récit du général Roméo Dallaire sur le génocide rwandais a eu lieu mercredi, au cinéma Impérial, à Montréal.

Le film «J'ai serré la main du diable» a pour objectif, de l'avis du militaire devenu sénateur, d'assurer que l'histoire des centaines de milliers de Rwandais ayant perdu la vie au cours du génocide en 1994 ne tombe pas dans l'oubli.

Roy Dupuis y incarne un Roméo Dallaire déterminé à terminer la mission de maintien de la paix des Nations Unies au Rwanda, qui voit cependant le pays sombrer dans la violence sans pouvoir agir comme il le souhaite pour mettre fin au massacre.

Le général Dallaire avait demandé au réalisateur Roger Spottiswoode de s'assurer que le film soit aussi fidèle à la réalité que possible. Les scènes ont d'ailleurs été tournées au Rwanda, souvent sur les lieux exacts des événements tragiques.

M. Dallaire avait également fait part au réalisateur de son souhait de ne pas être dépeint en héros. Roger Spottiswoode a échoué dans cette mission, de son propre avis. D'ailleurs l'ovation debout à laquelle le film a eu droit semblait tout autant sinon plus destinée aux efforts du général au Rwanda.

La projection, à laquelle ont assisté de nombreuses personnalités politiques dont la ministre du Patrimoine, Josée Verner, et la ministre de l'Éducation, Michèle Courchesne, s'est terminée sur un plaidoyer de Roméo Dallaire sur le thème de «la responsabilité de protéger».

Il a déclaré que ce n'est pas parce que le Canada est en mission en Afghanistan qu'il ne peut pas déployer des effectifs militaires au Darfour, ajoutant que c'était ce que les pays en développement attendaient de ceux plus riches, comme le Canada.

«J'ai serré la main du diable» prendra l'affiche vendredi dans une centaine de salles à travers le Canada.
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MessageSujet: Re: j'ai serré la main du diable   j'ai serré la main du diable Icon_minitimeVen 28 Sep - 6:40

À jamais hanté par le tournage
Valérie Lessard - Le Droit

"Je n'écoute plus les nouvelles de la même oreille, décrète Roy Dupuis. Quand on y parle de l'Afrique, ce n'est plus seulement de l'information intellectuelle. Il y a aujourd'hui un lien affectif et j'y tiens, à ce lien, puisque c'est à ça que tient la vie : en savoir plus sur le monde qui nous entoure et sur qui on est soi-même. Et, qu'on le veuille ou non, le Rwanda fait partie de notre histoire."

À quelques heures de la première montréalaise d'hier et à deux jours de la sortie en salles de J'ai serré la main du diable, le long métrage basé sur le livre du général Roméo Dallaire sur le génocide rwandais et "la faillite de l'humanité" face à ce pays africain, Roy Dupuis se dit à jamais hanté par le tournage de ce film. "C'est un film qui m'habitera pour toujours. J'espère sincèrement retourner au Rwanda et ailleurs en Afrique. C'était la première fois que j'allais en Afrique et j'en suis revenu bien plus conscient des inégalités sur la planète, sur le gaspillage, l'égoïsme de l'Occident et des autres grandes puissances", soutient-il, entre deux bouffées audibles de cigarette, à l'autre bout du fil.

Des scènes difficiles à tourner

Certaines scènes ont été particulièrement dures à tourner, pas tant à cause de la violence montrée qu'à cause de la charge émotive qui s'en dégageait. Roy Dupuis se souvient notamment des prises qui ont été nécessaires pour cette scène où le général Dallaire doit déplacer des corps et diriger son convoi de véhicules à travers eux dans une rue de Kigali.

"La première prise, ç'a bien été. Après ça, j'ai été m'accoter sur la jeep pendant que les figurants se replaçaient pour la prochaine prise. J'ai alors vu des Rwandais vivants se recoucher par terre, en sang, pour jouer des morts... Il y avait quelque chose d'absurde et de profondément noble à la fois dans tout ça. J'ai vraiment craqué, à ce moment-là", confie le comédien.

Roy Dupuis l'avoue : il a parfois douté de parvenir à terminer le tournage de J'ai serré la main du diable. "Ç'a été un tournage particulier pour moi, dans le sens que je ne pouvais pas quitter cet univers. Je me couchais puis me levais plongé dans l'horreur de ce qui était arrivé là, en 1994. Ç'a été très, très rough et je me suis quelques fois demandé si j'allais réussir à me rendre au bout. Dans ces moments-là, je pensais au général. Il m'avait dit, avant que je parte, de l'appeler si j'avais besoin de lui, qu'il viendrait au Rwanda. Je n'ai pas voulu le faire, mais c'est carrément lui, de loin et à cause de tout ce qu'il m'avait raconté avant que je parte, qui m'a donné le courage de continuer", précise-t-il.

L'acteur a d'ailleurs tenu à inclure une scène troublante au cours de laquelle, après avoir découvert sous un pont, dans l'eau, les corps de victimes, le général pleure sans bruit. "C'était la première fois que je voyais un homme pleurer sans s'en rendre compte, ou sans en tenir compte, relate Roy Dupuis à propos de ses rencontres avec le général Dallaire. Les larmes coulaient sur ses joues, et lui, il continuait à parler, sans un trémolo dans la voix. Au Rwanda, il ne pouvait pas casser devant ses hommes, mais je peux croire qu'il l'ait fait dans un moment comme celui-là, seul sur ce pont. Je n'étais pas sûr de réussir à pleurer comme lui, parce que d'habitude, moi, quand je braille, je grimace... Mais c'est sorti..."

Mais pour devenir le général, à l'écran, "la moustache ne suffit pas !" lance le comédien. D'ailleurs, comme pour Maurice Richard, il n'était pas question pour lui d'imiter Roméo Dallaire. "Je suis parti de ce qu'il est pour m'imprégner de lui. C'est un homme complètement ouvert sur les autres, qui regarde tout le monde dans les yeux, qui respecte tous les gens qu'il croise. Même sa gestuelle révèle cette ouverture. Comme pour Maurice, j'ai voulu absorber son énergie, la sentir pour ensuite l'intellectualiser pour la jouer."

Deux héros malgré eux : Richard et Dallaire

Bien qu'ils aient évolué dans des mondes totalement différents, Roy Dupuis reconnaît qu'il existe de nombreux parallèles entre ces deux hommes, devenus malgré eux des héros.

"Ils partagent une même intégrité, et ils n'ont jamais abdiqué face à l'adversité. Tous les deux ont été confrontés à des forces plus grandes que celles d'un seul individu. Cela dit, il y a une très importante différence entre eux : Maurice a été porté par le peuple, alors que le général Dallaire a été abandonné par les siens. Je ne crois pas qu'il existe quelque chose de plus douloureux que ça, dans la vie d'un homme. Parce que pour Roméo Dallaire, être général représentait bien plus qu'une job. C'était une véritable vocation, dans le sens le plus noble du terme. C'était sa vie. C'est en comprenant ça que j'ai pu saisir toute la portée de son geste, quand il a délibérément choisi de désobéir à ses supérieurs."



Trois bonnes raisons pour tourner ce film



Pour Roy Dupuis, il existe au moins trois bonnes raisons pour expliquer pourquoi il tenait à tourner J'ai serré la main du diable. La première, mentionne-t-il, c'est que l'histoire du général Dallaire demeure très actuelle, notamment à cause de la situation intolérable au Darfour, entre autres.

"Ce film explique aussi comment fonctionne l'Organisation des nations unies (ONU) et comment les gouvernements y transigent pour leurs propres intérêts. Dans l'état actuel du monde, je crois que c'est important que les gens sachent ça. En tout cas, pour ma part, j'ai beaucoup appris là-dessus, en préparant et en tournant ce film", souligne-t-il.

La troisième s'avère sans contredit le général Roméo Dallaire lui-même. "Cet homme-là pourrait être l'humain le plus pessimiste sur terre, mais il s'avère plutôt quelqu'un de positif. Pour moi, il est un exemple à suivre."

De l'avis de Roy Dupuis, ce long métrage de Roger Spottiswoode, qui arrive après Hôtel Rwanda et Un dimanche à Kigali, entre autres, "explique tous les autres films". "C'est un film pour nous, les Occidentaux, pas pour ni sur les Rwandais. Il rend compte de notre défaite humaine, en donnant beaucoup d'information sur les mécanismes qui ont mené à un génocide d'une telle ampleur. C'est pour ça que je n'ai jamais senti qu'on utilisait la souffrance des Rwandais pour faire un film."
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MessageSujet: Re: j'ai serré la main du diable   j'ai serré la main du diable Icon_minitimeVen 28 Sep - 6:41

Plusieurs films ont traité ces dernières années de l’horrible génocide rwandais qui a eu lieu en 1994. De très bons (« Hotel Rwanda ») comme de moins concluants (« Un dimanche à Kigali »). C’est également ces évènements tragiques qu’aborde « J'ai serré la main du diable », le film inspiré du récit autobiographique du général Roméo Dallaire qui avait valu à son auteur le Prix littéraire du gouverneur général de l'essai en 2004. Un film avec des défauts, mais servi de façon exceptionnelle par l’interprétation de Roy Dupuis.

Rappelons les faits: en 1993, le général canadien Roméo Dallaire est envoyé au Rwanda par l’ONU pour veiller au bon déroulement du processus de paix fragile entre la minorité tutsie et la majorité hutue. À la tête d’un contingent de casques bleus, appelé MINUAR, le général Dallaire deviendra le témoin impuissant du massacre des Tutsis et des hutus modérés à partir d'avril 1994. Il ne parviendra pas à obtenir des partis en conflit un cessez-le-feu et l'ONU ne lui donnera jamais les moyens de protéger adéquatement les populations civiles, mais le militaire réussira tout de même à sauver quelques 30 000 personnes. Ultimement, le conflit fera 800 000 morts selon les chiffres des Nations unies.

Tourné en anglais, « J'ai serré la main du diable » est réalisé par le Canadien d'origine Roger Spottiswoode, à qui l’on doit un James Bond (« Tomorrow Never Dies »), ou plus récemment «Ripley Under Ground ». Globalement, Spottiswoode fait un travail très convenable, quoiqu’assez conventionnel, en tentant de ressasser l'expérience du militaire canadien en Afrique. On doit d'ailleurs reconnaître au cinéaste la capacité de rendre avec justesse la portée réelle et symbolique de ce drame horrible, en évitant les artifices et en se collant à l’expérience vécue par Roméo Dallaire.

Plusieurs moments sont donc très inspirés et viennent toucher la corde sensible du cinéphile tout en exploitant de manière assez sobre les horreurs du génocide rwandais. Toutes ces atrocités nous sont livrées du point de vue du général, qui tente tant bien que mal de se détacher émotivement de ce qu'il voit. Cet aspect des choses est très bien rendu par le récit, tellement qu'il se dégage une certaine impression de froideur qui colle au film.

Fort heureusement, cela ne gâche pas trop la sauce, car il y a aussi des moments d’une grande intensité, grâce surtout à la nature du propos lui-même. Le script explique assez bien le fil des évènements qui ont mené au génocide, même si on coupe les coins ronds parfois. Le tout résonne en fait comme un écho actuel de la situation dans certains pays comme le Darfour où la communauté internationale tarde à intervenir, et c’est la grande force de ce film. On ne peut rester insensible à certaines scènes, comme celle où le général et ses soldats doivent déplacer des dizaines de corps mutilés pour continuer leur route. Percutant, d’autant plus qu’on évite le pathos à outrance.

Loin d’être parfait malgré sa grande force d’évocation, le film est littéralement porté par Roy Dupuis. Vous allez entendre ce constat fréquemment lors des prochaines semaines, car Dupuis offre une performance toute en retenue. Outre la grande ressemblance physique avec l’ancien général devenu sénateur, il faut absolument saluer la sobriété avec laquelle l'acteur incarne Roméo Dallaire. Un défi qui aurait pu être casse-gueule, mais relevé avec brio!

« J'ai serré la main du diable » souffre-t-il de l’effet de redondance en étant le dernier-né d’une série de films sur le Rwanda? Peut-être un peu. Néanmoins, le jeu juste et magistral de Roy Dupuis vaut à lui seul le détour.

Vu en version originale anglaise
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MessageSujet: Re: j'ai serré la main du diable   j'ai serré la main du diable Icon_minitimeSam 29 Sep - 18:32

Shake Hands with the Devil : faire oeuvre utile

L'autorité naturelle de Roy Dupuis est bien utilisée pour son interprétation du général Roméo dallaire dans Shake Hands with the Devil.

Roy Dupuis, qui offre une prestation exceptionnelle en prêtant ses traits au lieutenant-général Roméo Dallaire (la symbiose est vraiment troublante), avait bien raison d'affirmer que Shake Hands with the Devil était avant tout un film sur l'Occident.

C'est à la fois ce qui fait la grandeur et la limite du film qu'a tiré Roger Spottiswoode du récit autobiographique de Dallaire, qui siège maintenant au Sénat. Comme dans la plupart des films qui ont été tournés sur le génocide rwandais de 1994, les citoyens du petit pays africain sont singulièrement absents de la vision qui nous est ici offerte.

Cela dit, les artisans de cette production canadienne ont fait preuve de rigueur en concoctant un film dans lequel on tente de recréer le plus fidèlement possible la tragédie dans laquelle des centaines de milliers d'individus ont péri. Pour ce faire, on s'attarde au parcours d'un homme faisant figure d'autorité, témoin d'un massacre qui aurait probablement pu être évité. À cet égard, Shake Hands with the Devil tend un miroir à l'Occident dans lequel on y reflète sa profonde indifférence, sinon sa lâcheté. Ne serait-ce que sur ce plan, on a ici fait oeuvre utile.

À travers les déchirements intérieurs du général, qui ne pourra supporter son sentiment d'impuissance au point où il en viendra à vouloir attenter à ses jours, le réalisateur de And the Band Played On replace ainsi les événements tragiques dans leur contexte.

Même si, conséquemment, le récit est plus axé sur les faits que les autres productions qui ont été tournées jusqu'à présent sur le même sujet, il reste que Shake Hands with the Devil souffre quand même de cette arrivée plus tardive. Curieusement, ce film n'atteint pas le spectateur de façon profondément viscérale. Par contre, il décortique mieux les mécanismes sur lesquels s'appuient les grandes puissances occidentales. Et les décisions politiques qui en découlent.

Cela dit, les magnifiques images du Rwanda qu'offre Spottiswoode, qui font honneur à la beauté naturelle du pays, ne masquent pas le fait que ce film emprunte une facture cinématographique plutôt convenue. Tant sur le plan de la narration que sur celui de la mise en scène, il n'y a rien ici de transcendant. En revanche, la performance époustouflante de Roy Dupuis élève d'un cran la qualité intrinsèque de cette production.

Rarement a-t-on vu un acteur aussi «habité» par son personnage, au-delà même de la transformation physique. L'autorité naturelle dont fait preuve le célèbre acteur québécois est évidemment utilisée à bon escient dans ce contexte. Dupuis sait en outre rendre les vulnérabilités et les fêlures de ce personnage plus grand que nature. C'est à travers lui que s'inscrit le devoir de mémoire que constitue Shake Hands with the Devil.

Une petite note en passant: si vous maîtrisez assez bien l'anglais, nous vous conseillons grandement d'aller voir le film dans sa version originale. Ce que nous avons entendu de la version doublée ne nous a guère convaincus
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MessageSujet: Re: j'ai serré la main du diable   j'ai serré la main du diable Icon_minitimeDim 30 Sep - 7:40

« J’ai serré la main du diable » de Roger Spottiwoode permet de constater deux vérités fondamentales: quand une guerre civile ne signifie rien monétairement pour les pays riches, on s’en fout; que des Noirs, des Jaunes, des Blancs, des Cailles ou des Rouges meurent pour rien, on s’en contre-fout. Surtout quand ils ne nous servent pas.

L’univers d’aujourd’hui, comme celui d’hier, n’a pas changé. Les pauvres, ça ne sert à rien, sauf pour avoir bonne conscience à Noël et en des périodes précises de rappels publicitaires, qui servent bien la cause… des riches et leurs crédits d’impôt. Ce film relate le désespoir d’un homme, le général Roméo Dallaire, abandonné par l’ONU, soumise aux USA et ses alliés, nos grands bébés internationaux, qui braillent tout le temps quand ça ne fait pas leur affaire.

Ce film révolte, parce qu’il illustre notre impuissance devant la bêtise de nos dirigeants, pris dans les dédales administratifs, les contraintes législatives et face aux fonctionnaires universels et éternels qui dirigent tout. Dallaire a fait face à une guerre de races, identique à la guerre de religion, insensible et non-sélective dans leurs attaques, leurs victimes, dans le feu de l’action. On appelle ça des « dommages collatéraux » qui font plus de victimes que bien des attaques directes.

On ne peut demeurer insensibles devant ces horreurs, révoltantes, qui ne touchent pas que les victimes et les témoins directs. Dans un sens, « J’ai serré la main du diable » illustre ce que toutes les guerres, justifiées par le désir de sauver le monde (entendez, nos intérêts économiques), consomment: l’Homme dans sa plus grande vulnérabilité, via les petits, les pauvres, les sans-voix et les « ennemis du cheuf ». Dans la mode du « Mon père est plus fort que le tien », jeu d’enfants qui motive bien des tueries inutiles.

Cette production, très juste, très documentaire, décrit le génocide (mot qu’on ne tolère pas dans la justification de tueries non payantes), est supportée par un Roy Dupuis criant de vérité et d’engagement dans le rôle du général, laissé à lui-même, dès son départ pour ce pays, jugé depuis longtemps inutile et non utilisable économiquement par les états dits riches. Le général, comme tout soldat qui vit les horreurs de la guerre, subit le « choc post traumatique », accrue par la responsabilité qu’il avait sur les épaules et son impuissance devant le drame de toutes ces morts inutiles, sanctionnées par des états… unis pour la même cause.

Aujourd’hui, le général Dallaire est sénateur et dirige une fondation qui se voue à sauver l’enfant soldat. Il a décidé de vivre après ces horreurs, qu’illustre avec une belle retenue, mais beaucoup de réalisme, le réalisateur britannique Roger Spottiswoode. Tous les comédiens sont justes, de Deborah Unger à Jean-Hugues Anglade (apparition courte, mais significative), en passant par James Gallanders (excellent dans ce rôle d’adjoint), Mark Antony Krupa et Michel Mongeau, convaincant dans ce commandant belge pris entre deux feux. Cette façon de mêler les séquences de thérapies à celles des situations au Rwanda est intéressante.

Voir ce film permet aussi de constater pourquoi Bush et sa gang sont allés et demeurent en Irak, même si les Boys et les Irakiens y meurent par milliers, pour « briser l’axe du mal », comme l’Afghanistan, Israël, la Palestine, le Pakistan, et j’en passe, sont des sièges de guerres, alors que d’autres pays en sont ou seront des déclencheurs potentiels. Évaluez les richesses de chacun et vous saurez où ça va se passer. Les généraux et les soldats n’y pourront jamais rien, sauf mourir ou perdre leur équilibre, au nom de la liberté (d’empocher) ou de la démocratie, qu’on mutile joyeusement dans son propre pays (Guantanamo, par exemple).
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BernardPat
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BernardPat


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MessageSujet: Re: j'ai serré la main du diable   j'ai serré la main du diable Icon_minitimeMar 29 Jan - 20:44

Sorties DVD : Roy Dupuis serre la main du diable

Le DVD du film J'ai serré la main du diable, de Roger Spottiswoode, est disponible en DVD dès aujourd'hui AU QUEBEC. Le film, qui raconte le quotien du lieutenant-général Roméo Dallaire au Rwanda, met en vedette Roy Dupuis dans le rôle principal.


http://www.cinoche.com/critiques/3168/312
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